Les éléphants éprouvent de la compassion envers leurs congénères
La compassion (du latin : cum patior, « je souffre avec » et du grec συμ πἀθεια , sym patheia, sympathie) est une vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui, et poussé à y remédier. D'où le besoin de ce mot, ainsi que de celui d'empathie.
« Pitié » et « apitoiement » sont tous deux devenus péjoratifs, mais
signifient originellement compassion, tout comme « miséricorde » et son
synonyme « commisération ». Source Wikipédia
Alors que certains êtres humains semblent incapables d'éprouver de la compassion envers leur congénères, (beaucoup du coté de Wall Street et autres places boursières) les éléphants seraient ils plus "humains" que certains d'entre nous ? Au vu de ce qui suit la réponse est : oui. C.R.
Alors que certains êtres humains semblent incapables d'éprouver de la compassion envers leur congénères, (beaucoup du coté de Wall Street et autres places boursières) les éléphants seraient ils plus "humains" que certains d'entre nous ? Au vu de ce qui suit la réponse est : oui. C.R.
Les éléphants d’Asie consolent leurs congénères en
détresse avec des vocalisations et des caresses, selon une nouvelle
étude. Les témoignages anecdotiques d’éléphants en rassurant d’autre
sont fréquents, mais c’est la première preuve empirique de consolation
chez des éléphants.
Joshua Plotin, un professeur de biologie de la
conservation à l’Université Mahidol en Thaïlande et directeur du Think
Elephants International*, en collaboration avec Frans
de Waal de l’Université Emory, ont observé un groupe de 26 éléphants
d’Asie en captivité dans un parc en Thaïlande. Ce sont principalement
des éléphants sans lien de parenté, qui ont passé la plupart de leur
temps sous la direction de leurs cornacs (maitre/ soigneur).
*Plotnik a fondé Think Elephants International
dans le but de lier l’étude du comportement de l’éléphant à
l’enseignement de la conservation. L’association enseigne aux jeunes en
Thaïlande le comportement et la situation des éléphants en les faisant
directement participer à la recherche scientifique.
Les chercheurs ont observé le groupe pendant près
d’un an, enregistrant ce qui se passait lorsque l’un des éléphants était
en détresse. Cela pouvait être déclenché par des évènements comme le
passage d’un chien, un serpent dans l’herbe, ou la présence d’un autre
éléphant hostile. Les pachydermes signalent leur détresse en pointant
leurs oreilles en avant, dressant leurs queues et laissant échapper un
grondement à basse fréquence.
Plotnik et de Waal ont constaté que les éléphants à
proximité utilisaient le touché et les vocalisations pour rassurer leurs
congénères en difficulté. Le contact a généralement été initié par
l’éléphant consolant, pas par l’individu en détresse. Dans le type le
plus typique de contact physique observé par les chercheurs, l’éléphant
rassurant approche l’éléphant en détresse et met sa trompe autour ou à
l’intérieur de sa bouche. Les éléphants rassurants vocalisent aussi,
souvent en faisant une sorte de gazouillis (pépiements) aiguë.
Un exemple tiré de l’étude : dans cette vidéo, la femelle Mae Perm se rapproche rapidement d’une autre femelle adulte, Jokia, qui a été très affectée après avoir entendu le rugissement d’un éléphant captif dans un autre parc à proximité. Les deux éléphants poussent leurs oreilles en avant et lèvent leurs queues. Mae Perm fait aussi de forts pépiements, qui sont connus pour rassurer et elle caresse ensuite Jokia avec sa trompe, en la plaçant finalement dans la bouche de Jokia.
Les éléphants ont également répondu par des signaux
de détresse à ceux des autres éléphants, en récupérant l’état émotionnel
de leur compagnon. Il s’agit d’un phénomène connu sous le nom de
"contagion émotionnelle", qui serait liée à l’empathie.
Il y a plusieurs années, Plotnik et de Waal ont
démontré que les éléphants d’Asie pouvaient se reconnaître dans un
miroir. Souvent considéré comme un test pour la conscience de soi, le
fait de se reconnaître dans un miroir est parfois considéré comme étant
potentiellement une condition préalable à une empathie complexe.
Les démonstrations de vraie consolation chez les
animaux sont rares. Le comportement a uniquement été documenté chez les
grands singes, les chiens et certains corvidés. Ce pourrait être parce
que des capacités cognitives complexes sont nécessaires pour consoler,
comme celle de prendre, par empathie, le point de vue de l’autre.
Les éléphants sont connus pour leur comportement
social complexe et leurs liens étroits avec les membres de la famille.
Dans la nature, les chercheurs ont observé une aide ciblée chez les
éléphants, une assistance dirigée qui prend en compte les besoins
spécifiques des autres. Par exemple, les éléphants aident à soulever un
membre de la famille blessé ou invalide. L’assistance ciblée est un
autre comportement rare et il est considéré comme un signe de prise de
perspective emphatique.
Tout en mettant en lumière l’évolution convergente de
l’intelligence des éléphants et des primates, Plotnik voit également
ses recherches comme jouant un rôle dans la conservation des éléphants.
Selon Plotnik :
En Asie, nous sommes confrontés à des problèmes de conflit humain / éléphant à grande échelle, et à une réelle frustration par le manque de compréhension sur le pourquoi et le comment les éléphants attaquent les gens et effectuent des raids sur les cultures. Même si nous savons que la perte de l’habitat naturel est le véritable instigateur de ces problèmes, une meilleure compréhension physique de l’éléphant et de son intelligence sociale pourrait vraiment nous aider à développer des protocoles de conservation globale qui prennent le point de vue des éléphants en compte.
L’étude publiée dans la revue PeerJ : Asian elephants (Elephas maximus) reassure others in distress.
source http://www.gurumed.org/
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