Le pardon et les jeux de rôle bourreau/victime


Pardonner, n'est ce pas là le plus beau cadeau que l'on puisse offrir à l'autre et à sois pour avancer dans cette vie. Mais est-ce si simple ?

Bien que je sois totalement convaincu qu'il faut pardonner à l'autre les souffrances que nous éprouvons, (je dit éprouvons car celles du passé sont toujours présentes, souvent cachées dans le subconscient) j'ai cependant du mal à me convaincre que l'on ne peut pardonner facilement à l'autre, par simple décision, ce qui nous a entraver parfois toute une vie.

Bien-sur nous pouvons nous convaincre d'être débordant d'amour et d'annihiler nos rancœurs, mais j'ai plutôt l'impression que de pratiquer ainsi, c'est un peu comme poser un pansement sur une douleur, une plaie qui ne pourra guérir qu'à l'air libre de la compréhension du pourquoi de la raison profonde de notre souffrance.
Comment pardonner vraiment, des douleurs profondes, morales ou physiques, aux bourreaux* volontaires ou non, les douleurs faites à l'adulte que nous sommes, à l'enfant que nous fûmes ?
Car le pardon invite au préalable d'aller à la rencontre de la victime et parfois du bourreau* que nous sommes, à la compréhension de qui il est, et de la raison de ses actes, de ses paroles, de ses pensées. 

*Le terme bourreau est utilisé ici comme "celui qui met la pression".



Celui ou celle qui inflige la douleur ou la souffrance qu'elle soit morale ou physique est appelé bourreau* car nous nous situons en position de victime. Mais qui est le bourreau* si ce n'est une victime qui parfois va transfèrer sa souffrance à l'autre ? Ce qu'il faut comprendre c'est que nous même, jouons ces rôles de victimes et de bourreaux* involontaires, en permanence.
Les bourreaux* involontaires nous en sommes tous, pas un seul d'entre nous peut se vanter de n'avoir jamais été responsable d'une douleur envers quelqu’un, et nous le savons. 

Nous en furent les premières victimes dans l'enfance et nous avons pris le relais, infligeurs de souffrances involontaires, car trop préoccupés par nos propres souffrances, nos propres désirs, nous n'avons pas compris ce que nos actes et nos paroles ont eu pour effet. Devant sa propre souffrance, et dans l'instant, l'humain éprouve de la difficulté à prendre du recul, pour ce qui devrait être de la compassion. 
Mais peut être faut-il commencer par se pardonner à soi-même toutes nos erreurs, car ce que nous ne pouvons nous offrir, nous ne pourrons certainement pas l'offrir à l'autre.

Pourquoi souffrons-nous devrait-être la vrai question.

D'un premier abord, il faut aller voir cette souffrance et essayer de comprendre ce qu'elle remue en nous, quel est son message. Pourquoi telle phrase, telle attitude de l'autre nous met en émoi, alors que d'autres personnes à notre place auraient réagis différemment, ou pas du tout.


Nos blessures existent en nous déjà à la naissance le plus souvent, ou interviennent dans les premiers mois ou années de la petite enfance. Plus tard ce ne sont que des répétitions, des relances de cette souffrance.
Les blessures de rejet, d’abandon, d'humiliation, d'injustice, de trahison, la culpabilité, le manque de confiance en soi, les difficultés à assumer sa féminité ou sa masculinité par exemple, et tant d'autres souffrances se renouvellent régulièrement, de l'enfant à l'ados, de l'adulte au vieillard. Et c'est la même entité qui souffre quel que soit son âge, générant de la peur qu'elle traînera comme un boulet et qui l'empêchera d'avancer dans sa vie.


Avant toute chose il est important de préciser qu'il m’apparaît évident que notre conscience s'est incarnée un jour dans le corps d'un fœtus, et qu’elle repartira lorsque ce corps aura cesser de vivre, et que cette conscience ou âme, emportera avec elle l'état émotionnel dans lequel elle se trouvera au moment de son décès. Elle emportera aussi les énergies, qu'elle aura créée dans cette période d'incarnation. 

Je dis énergie car tout est énergie, nos corps physiques sont constitués d'eau, de matières qui ne sont que des atomes, des électrons, ions, protons, ... tout comme le clavier de cet ordinateur sous mes doigts.
Les structures atomiques sont de l’énergie et rien d'autre, ...et nos émotions aussi. Nos actes, nos paroles, nos pensées sont des énergies que nous créons, nous sommes des créateurs et tout ce que nous aurons créé ne meure jamais, et ainsi va faire partie de notre être, de notre émotionnel. 
Eckhart Tolle en parle très bien dans son best seller mondial Le pouvoir du moment Présent, " Par nos émotions difficiles nous nourrissons notre corps (énergétique) de souffrance".
 
Alors lorsque la conscience d’un être qui vient s'incarner dans le corps physique d'un futur bébé, elle emporte avec elle ce corps émotionnel, et toute l'histoire des précédentes incarnations, y compris son corps de souffrance, et elle choisit la famille qui va lui permettre de comprendre ce qui l’empêche d'avancer vers un état de d'être qui devrait être le propre de tout être vivant: la paix et la joie.


Et une fois que l'on a compris cela, il faut aller à la rencontre de la personne « responsable » de cette souffrance, celui ou celle qui est l'instrument du destin et qui fait aussi son propre chemin, de victime à bourreau et inversement et ainsi de suite... comme nous. Et nous verrons sa propre souffrance qui a engendrée la notre et ainsi nous pourrons comprendre pourquoi il ou elle a agit ainsi. Alors naîtra la compréhension puis viendra la compassion.

Nos bourreaux sont nos thérapeutes involontaires, ils nous montrent là où cela fait mal, et ce qu’il nous faut comprendre. La vie n'est faite que de jeux de rôle que nous prenons très au sérieux.
Lorsque nous ferons le bilan de nos vies après notre mort physique, nous nous retrouverons tous comme de bon amis qui ont bien joués leur rôle.


En naissant nous avons choisi nos compagnons de route, nos parents, notre famille, et les événements heureux ou malheureux ne sont que les fruits des énergies émotionnelles et créatrices de cette vie et des précédentes.



Alors oui le pardon à toute sa place, et d’ailleurs lorsque nous aurons parfaitement compris ces jeux de rôle que nous empruntons, lorsque nous aurons parfaitement compris la cause de nos souffrances, le pardon sera là, comme une évidence, à tel point qu'il deviendra totalement inutile, puisque nous aurons compris qu'il n'y a plus rien à pardonner.



" Nul n'échappe aux êtres et aux événements qu'il a choisi, décidé, accepté de placer sur sa route. Notre liberté est de savoir ce que nous voulons faire de ces rencontres : une lame appuyée sur le cœur, ou une chance d'avancer. Il faut apprendre à regarder et sans s’apitoyer sur sa personne, reconnaître ce qui a déjà changé, puis ce qui réclame un prolongement au changement en soi." *

*source: Ce clou que j'ai enfoncé Le Persea Eds

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