Mémoire et sens de l'orientation d'un cheval

Je viens de lire un article dans la revue Inexploré, où une femme témoigne d'un souvenir d'enfance concernant un cheval d'attelage chez son père vigneron. Il avait pour habitude, d'expédier des fûts de vin de 225 L qu'il embarquait dans une charrette, puis avec son cheval ils partaient tous les deux, en  faire la livraison à la gare de Saint Pierre des Corps distante de 12 kms. 
Un jour le père, trop occupé pour faire la route, demande à son nouvel employé d'emmener  d'emmener la charrette bien pleine à la gare. Elle lui fait remarquer qu'elle ne connaît pas la route et qu'elle ne sait pas par où passer." Ne t'inquiète pas" lui répond il, lorsque la charrette est chargée comme cela, Flambeau (le cheval), sait très bien que c'est pour aller à la gare," il t'emmènera" ! En effet le brave cheval, pris la route et trouva son chemin jusqu'à la gare sans se tromper et se rangea correctement le long du quai pour le déchargement.

Les animaux, les chevaux connaissent parfaitement les parcours que nous utilisons avec eux, et moi même je me rappel lorsque nous sortions en balade si un cheval nous échappait, on le retrouvait rapidement à la maison, cela m'est arrivé après une chute, le cheval à pris peur, à fait demi-tour et nous l'avons retrouvé trempé, blanc d'écume dans la cour, après avoir traversé routes et bois, chemins et carrefours qui lui étaient familiers. 

Le cheval est très observateur, lors de ma dernière grande rando d'été dans les Monts d'Arrées, avec deux charmantes cavalières ,nous avions pris un parcours au hasard, ne sachant pas trop où cela nous mènerait, le paysage était sauvage, les chemins agréables, il faisait beau, nous avons donc continué ainsi jusqu'au pique nique du midi, emporté dans les sacoches le matin même. Après déjeuner nous regardâmes la carte pour voir le chemin du retour à notre lieu de bivouac, il n'y avait plus beaucoup de chemin, que de la route goudronnée pour retourner au point de départ du matin, aussi nous décidâmes de reprendre le parcours du matin si agréable, et de retrouver un gué où nous avions patauger avec les chevaux afin de les détendre. 

Comme j'avais la carte et la boussole et que mon cheval est plutôt allant, je me suis mis en tête de mes compagnons de route, et tout de suite je remarquai que mon cheval "Flambeau" c'est aussi son nom  n'attendait pas que je le dirige à l'arrivée des croisements de chemin ou de petites routes, il savait très bien par où nous étions passés le matin et ce fut ainsi toute l'après-midi, jusqu'au retour.

Maintenant, je vais vous raconter une autre anecdote, toujours avec Flambeau, cependant là, il m'a vraiment étonné, car il était en terre inconnue.

C'était il y a quelques années, je faisais de temps en temps des TREC (Technique de Randonnée Equestre de Compétition), ce jour là je parti seul de bon matin, le cheval dans le van aux aurores, un pique nique et un thermo de café avec la sellerie, direction le Loir et Cher, dans des lieux que je ne connaissais pas, ni le centre équestre organisateur, ni les parcours qui nous furent proposés, nous étions bien mon cheval et moi en terre inconnue.

Arrivé la bas, après avoir préparé mon cheval et réglé le coté administratif, j'allais à la salle des cartes et après avoir recopier le parcours sur ma carte vierge dans le temps imparti, je décidai de partir rapidement, la boussole autour du cou et dans la poche de la chemisette, le chrono dans l'autre poche, la carte dans un main, les rennes dans l'autre. 
Mon flambeau allait bon train, comme à son habitude, le parcours me semblait assez facile, pas trop de pièges dans les changements de direction, on ne s'est jamais trompé, arrivés dans un champ, il fallait se diriger à la boussole, 60 mètres azimut 60°, 100 mètres azimut 210° etc. cela nous mena sans problème à une sortie, qui correspondait avec la suite du parcours, j'étais très satisfait et pensait être bien classé à l'arrivée, nous avions bien fait 10 kms, les plus difficiles sans problème. 

A la sortie d'un bois, il y avait un grand fossé collecteur, le genre de fossé creusé à la pelleteuse avec un gros godet triangulaire, large d'au moins 1.50 m et profond. En face deux arbres, il fallait sauter le fossé et passer entre les deux arbres, au risque de se taper un genoux en passant. Je cherchais un autre passage, et plus je m'éloignait plus la réception était compliquée voir risquée.  Je commençais à bougonner après l'organisateur qui nous faisait passer par des endroits dangereux, je commençais à perdre du temps, ma moyenne allait en pâtir.

Il fallait prendre une décision, et je décidais de passer à un endroit moins dangereux, mais plus large, en descendant dans le fossé et faire passer mon cheval. Il a tout suite compris , il sauta par dessus le fossé mais avec un tel élan que les rennes mon échappées. Le cheval fit quelques mètres et s'arrêta sur le nouveau chemin. Le temps que je remonte du fossé, un cavalier passa à l'autre bout de ce chemin. c'est là que je compris que j'avais du faire une erreur de parcours. 
Ce cavalier avait je présume une belle jument en chaleur, et mon Flambeau pris la poudre d'escampette, grand trot dans les allées, et il disparut du paysage. 
Je me suis mis à courir derrière, le suivant  à la trace, il sortit des chemins, pris les routes goudronnées que nous ne connaissions pas, je ne savais plus où j'étais, la mort dans l'âme avec la peur de retrouver mon cheval sur la capot d'une voiture. 
Au bout d'une demi heure, je croisais une voiture qui s'arrêta, c'était le gars du centre équestre, qui me dit "vous avez perdu votre cheval ? Vous inquiétez pas on la retrouvé sur la parking du centre équestre, on a pensé que vous aviez dù  avoir un gros souci."

Allez savoir comment il a fait mon Flambeau pour retrouver son lieu de départ ? 
Les animaux ont de l'instinct, et ce sacré Flambeau, et quelle satisfaction de le retrouver en entier.