La Mayenne : un département vert exemplaire ?

Il y a 20 ans, Joseph Gaudin, éleveur de chèvres à Grez-en-Bouère, près de Sablé, s’était opposé à l’implantation d’Aprochim, dans sa commune. Un combat vain, mais une pollution aujourd’hui réelle. http://www.lemainelibre.fr
La totalité du cheptel de Joseph et Simone Gaudin, éleveurs de chèvres à Grez-en-Bouère, dans le Sud-Mayenne, est sous séquestre depuis quelques jours. Soit une soixantaine de chèvres dont le lait était transformé en fromages bio. Des fromages vendus ensuite sur les marchés de la région, comme à Sablé, La Flèche… « Toute notre production à partir de la date des prélèvements qui ont révélé la contamination aux PCB est impropre à la consommation », explique Joseph Gaudin.

« Le dossier Aprochim est une bombe »

« En un mois, le taux de concentration en PCB dans le lait de chèvres a doublé, passant de 3,840 picogrammes à 7,43 », se lamente Joseph, qui explique cette forte hausse par « les vents qui ont tourné ». Une explication inquiétante si elle est avérée.


Joseph Gaudin n’est pas le premier éleveur concerné. Et ne sera pas le dernier. Depuis janvier, date à laquelle la pollution aux PCB a été détectée aux abords d’Aprochim, usine de décontamination des PCB, de Grez-en-Bouère (1), un premier troupeau a été abattu en juin. Un autre l’a été en octobre dernier, et lundi dernier, trois autres troupeaux ont dû être euthanasiés. « D’autres suivront encore, il ne restera bientôt plus d’élevages autour d’Aprochim. C’est beaucoup plus grave qu’on ne le croit », insiste Joseph Gaudin.Ce qu’il vit aujourd’hui, Joseph Gaudin l’avait malheureusement pressenti il y a une vingtaine d’années, au moment de l’implantation d’Aprochim. En 1989, pour manifester contre l’installation de cette usine, Joseph avait défilé avec une banderole indiquant « Vaches abattues, lait incinéré » Un slogan criant de vérité aujourd’hui.« Je regrette d’avoir eu raison à l’époque », confie Joseph Gaudin, dont le combat avait été vain.
Depuis quelques semaines seulement, la population locale prend vraiment conscience du problème « parce que, avant que l’affaire ne soit médiatisée, les autorités ont tout fait pour étouffer et minimiser les faits. »

Des prises de sang proposées aux riverains

Déjà, plusieurs personnes habitant dans un rayon de quelques kilomètres autour d’Aprochim ont reçu un courrier leur proposant de faire une prise de sang. « Nous devions rendre notre réponse en mairie avant fin novembre. Comme c’est une prise de sang par famille, c’est ma femme qui s’est portée volontaire », explique cet habitant de Bouère, riverain de l’usine Aprochim. La sous-préfecture de Château-Gontier a annoncé que 25 prises de sang seraient effectuées sur des volontaires, parmi les habitants des communes de Bouère, Grez-en-Bouère et Saint-Brice. « Avant, on ne s’inquiétait pas, mais maintenant on veut savoir, c’est pour ça qu’on a dit oui pour la prise de sang », explique ce riverain, qui durant toutes ces années, a mangé les légumes de son jardin. Et si les résultats, attendus pour février, venaient à révéler une contamination humaine ? « On ne nous a rien dit sur un éventuel traitement »,s’inquiète cet habitant.
(1) La direction de l’usine Aprochim n’a pu être jointe.

Mais dès le début, cet éleveur le disait à qui voulait bien l’entendre : « Le dossier Aprochim est une bombe ».



La Mayenne : un département vert exemplaire ?

Avec l'importation de plus de 1 million de tonnes de déchets par an, la Mayenne possèdel'un des plus grand site d'enfouissement de déchets de France. Un record dont lesmayennais se passeraient bien... D'autant que ce département ne compte que 300 000habitants . Une question s'impose : les mayennais sont-ils de très gros générateurs de déchets pourmériter un site si grand?Si la moyenne nationale est de 390 kg/hab/an (Ordures Ménagères + Emballages àrecycler), en Mayenne elle est de 303 kg (dont 228 kg de déchets résiduels) en 2010 et en2012 la partie résiduelle est portée à 170 kg ! Cela est rendu possible grâce aux initiativesdes collectivités locales en matières de tri et de redevance incitative.La Mayenne, petit département rural de 5000 km², peut se vanter de l'initiative et lavolonté d'une vie meilleure de beaucoup de mayennais, par une agriculture raisonnée etbio en augmentation par rapport à la valeur Nationale, un tourisme également « vert ».Citons par exemple le projet Echologia, la création de plusieurs « ruches qui dit OUI » afinde privilégier la consommation de produits locaux...Pour toutes ces raisons, il est important que la Mayenne ne demeure pas un véritableaspirateur à déchets nationaux.

Grez-en-Bouère : L'entreprise mayennaise Aprochim mise en demeure pour pollution aux PCB

 Au coeur d'une affaire de pollution aux PCB (polychlorobiphényles), l'entreprise Aprochim, a été mise en demeure de "respecter les valeurs limites" des rejets, a annoncé jeudi soir la préfecture de la Mayenne. 
  • Par Claude Bouchet
Extérieur de l'entreprise mise en demeure par la préfecture de Mayenne de "respecter les valeurs limites" de rejets de PCB © Maxppp
© Maxppp Extérieur de l'entreprise mise en demeure par la préfecture de Mayenne de "respecter les valeurs limites" de rejets de PCB

Des taux excédentaires aux valeurs limites...


Dans un communiqué transmis hier soir, la préfecture de la Mayenne indique que « les teneurs dans les herbes relevées en octobre sont au-dessus du seuil réglementaire pour deux parcelles situées à proximité du site de l’entreprise Aprochim et au-dessus du seuil d’alerte pour une parcelle plus éloignée ».

Le communiqué précise que « des analyses effectuées sur des bovins révèlent une augmentation du taux de PCB par rapport aux analyses effectués sur ces mêmes animaux au printemps dernier ». Certains bovins présentent des taux supérieurs aux valeurs limites de 4 picogrammes par gramme.

D'autre part , « les teneurs mesurées dans les jauges situées à l’extérieur du site présentent une augmentation en PCBi entre juin et octobre 2012 »

Enfin, indique la préfecture, « les analyses des bacs de culture de ray-grass démontrent des taux de PCB plus importants en octobre qu’au moins de juin. »


Un troupeau des fermes témoins sous séquestre...


Pourquoi la préfecture convoque-t-elle une Clis (commission locale d'information et de surveillance) en urgence dès lundi prochain ?
« Cela n'augure rien de bon », déclare Jean-Marc Guesdon, président de Terre et vie d'Anjou.

Dès janvier 2011, des analyses ont révélé des traces de PCB dans un échantillon de lait d’une exploitation agricole proche de l'usine. Par mesure préventive, plusieurs troupeaux de bovins ont été abattus.

Les résultats des derniers prélèvements dans les deux fermes témoin ne sont pas bons. Mais dans quelle proportion ?  La commission locale d'information et de surveillance (CLIS) apportera-elle plus de réponses ?






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