Campagne télévisée sur les châtiments corporels : une bonne claque pour les parents

Nouvelle campagne de sensibilisation contre la fessée et la gifle (vidéo)

A partir du 22 juin, un clip intitulé « il n’y a pas de petite claque » sera diffusé à la télévision. Il lancera une nouvelle campagne contre les violences éducatives. Proposée par la Fondation pour l'Enfance, elle revendique une éducation "sans violence ni claques ni fessées".



Déjà beaucoup de commentaires sont mis en ligne sur le web par des parents ulcérés et déstabilisés par cette campagne qui risque de culpabiliser beaucoup de monde... Faut il faire une loi pour interdire les châtiments corporels envers les enfants ? La méthode risque de se retourner contre l'objectif principal, celui d'éduquer les parents.

Cela dit le sujet mérite d'être évoquer, une claque, une gifle, une fessée, est un exutoire pour le parent, une façon de se décharger de sa propre agressivité, et cela ne règle rien selon les explications données dans l'article qui suit. 
La solution serait peut être d'informer les parents à la première grossesse, sous forme de cours en psychologie enfantine et, surtout, oui surtout, apprendre aux parents à rester Zen. 
Et vous, qu'en pensez vous ?CR
Une nouvelle campagne contre les violences éducatives débute samedi à la télévision. La Fondation pour l'Enfance est à l'origine de ce spot contre les châtiments corporels infligés aux enfants. Selon une enquête de l’Union des familles européennes, 85% des parents français avouent avoir plus ou moins la main leste. Les conséquences sont désastreuses selon le médecin du centre de santé de Romainville en Seine-Saint-Denis rencontré ce matin par Isabelle Dupont avec Yves Dewulf


Les châtiments corporels et la violence éducative

Les châtiments corporels sont totalement interdits dans certains pays, même les gifles et les fessées, mais en France, contrairement à d’autres pays, cette question semble taboue, car elle n’est pas soulevée publiquement, que ce soit par les médias ou les politiciens. Le conseil de l’Europe à lancé en 2008 une campagne pour inviter les Etats à adopter une loi qui interdisent toute formes de châtiments corporels envers les enfants.
Cet article fait le point en récapitulant les informations disponibles à ce sujet et peu évoquées par les médias traditionnels.
Les châtiments corporels sont en France interdits sauf à la maison, chez les parents, qui ont encore le « droit » de corriger leur enfants, du moment que l’on ne provoque pas chez l’enfant de blessures apparentes. Mais dans d’autres pays, comme en Suède (Liste des pays abolitionistes), qui a depuis 1979 interdit ces violences contre les enfants, on ne permet même pas aux parents de frapper leurs enfants, même la fessée si répandue en France. Les violences contre les enfants sont malheureusement un sujet tabou dans les médias qui n’en dénoncent que les formes les plus visibles, considérées comme les plus graves.  
Le Conseil de l’Europe à lancé en 2008 une campagne internationale pour abolir ces châtiments envers les enfants conformément d’ailleurs à le convention des droits de l’enfant, pourtant signée par la France :Campagne contre les châtiments corporels du conseil de l’europe.
Les méfaits de ces coups dit sans gravités sont maintenant de plus en plus reconnus, de même que leur origine, qui selon Alice Miller vient de l’enfance des parents :

Extrait du Tract d’Alice Miller « Chaque fessée est une humiliation » :
« Il faut cesser de se servir des enfants comme d’un exutoire, permettant de se défouler légalement des affects accumulés. On croit encore souvent que de "légères" humiliations, du type claques ou fessées seraient inoffensives. Car, tout comme pour nos parents, cette idée nous a été inculquée très tôt dans notre enfance. Elle aidait l’enfant battu à minimiser sa souffrance, et par là, à la supporter. Mais sa nocivité se révèle précisément par cette large acceptation : puisque cela était supposé "ne pas faire de mal", à chaque génération des enfants ont subi ces humiliants traitements, et, de plus, ont jugé juste et normal de recevoir des coups. Paradoxalement, dans leur effort d’empêcher leurs enfants de devenir délinquants, les parents leur ont enseigné la délinquance en leur livrant des modèles violentes. » 
Olivier Maurel, qui a écrit le livre « La fessée, questions sur la violence éducative », aux éditions "La Plage", dénonce lui aussi les méfaits de cette éducation violence qui a pour but de faire obéir l’enfant sans le respecter en tant qu’être humain qui n’a pas à être frappé, au même titre que les adultes. Il a fondé l’association « Observatoire de la violence éducative » qui veut dénoncer les conséquences des châtiments corporels mais aussi montrer comme les enfants sont maltraités à travers le monde au travers de l’éducation : Géographie de la violence éducative ordinaire par continents et par pays :

Extraits :

« En Irlande, la violence à l’égard des enfants est reconnue comme un véritable problème social. 92 % des 304 mères interrogées par des chercheurs irlandais ont déclaré avoir recours à la fessée (2,9 % d’entre elles souvent ou très souvent), ainsi que 87 % des 67 pères qui ont répondu (dont 7,5 % souvent ou très souvent). C’est dans la classe ouvrière que le recours aux punitions corporelles est le plus fréquent.
On s’étonne qu’un terrorisme particulièrement cruel ait sévi en Irlande ? Voici comment Frank Mac Court, dans Les Cendres d’Angela(2), évoque ses maîtres dans l’école religieuse qu’il a fréquentée à une époque où devaient être aussi écoliers, collégiens et lycéens les futurs terroristes catholiques et protestants : « Il y a sept maîtres à Leamy’s National School et tous ont des lanières de cuir, des cannes, des baguettes hérissées d’épines. Avec les baguettes, ils vous frappent sur les épaules, le dos, les jambes et, surtout, les mains [...]. Ils vous frappent si vous ne savez pas pourquoi Dieu a créé le monde, si vous ne connaissez pas le saint patron de Limerick, si vous ne pouvez pas réciter le “Credo”, si vous ne pouvez pas ajouter dix-neuf à quarante-sept... » Dans des écoles et des orphelinats de Dublin tenus par des religieuses, des enfants ont été battus à coups de barreaux de chaises et de chapelets, ou ligotés puis suspendus à des encadrements de portes. La Congrégation des Soeurs de la Merci (c’est-à-dire de la Pitié !), qui s’était rendue coupable de ces violences jusque dans les années 1960, en a publiquement demandé pardon à ses victimes en mai 2004. »
« En Suède, la loi stipule depuis 1979 que l’enfant « doit être traité dans le respect de sa personne et de sa personnalité et ne peut être soumis à des châtiments corporels ni à aucun autre traitement brutal ». A la date de juin 2000, elle n’a donné lieu qu’à un seul procès. Une brochure intitulée “Peut-on élever des enfants sans leur donner la fessée ?” a été diffusée et traduite en anglais, serbo-croate, polonais, grec et turc. D’après une enquête réalisée en 1994-95, 70 % des élèves des classes terminales et 56 % des adultes s’opposent à toute forme de châtiments corporels infligés aux enfants. Le nombre de Suédois considérant les châtiments corporels comme indispensables est passé de 53 % en 1965 à 30 % en 1970 et 11 % en 1995. On a créé, dans des quartiers d’habitation de plus en plus nombreux, des lieux de rencontre pour les parents de très jeunes enfants qui peuvent ainsi, aidés par des personnes formées à la pédagogie, organiser des activités de nature diverse. Les résultats semblent probants : entre 1982 et 1995, les « mesures obligatoires » ont diminué de 46 % et les « placements en foyer » de 26 %. Le pourcentage des jeunes de 15 à 17 ans condamnés pour vol a diminué de 21 % entre 1975 et 1996. La consommation de drogue et d’alcool et les suicides ont aussi baissé. »

Il existe une pétition en France pour abolir cette pratique qui entraine forcément des dérives, si l’on permet une forme de violence modérée, il semble évident que certains parents se permettront de frapper de plus en plus fort surtout si l’enfant apprend à s’adapter à ces faibles coups qui n’auront alors plus l’effet escompté, il sera nécéssaire de recourir alors à des coups plus forts et plus durs : Pétition contre les châtiments corporels
Extrait :
« Pourquoi est-il permis de frapper un enfant alors qu’il est interdit de frapper un homme adulte, une femme, une personne âgée et, en prison, le pire des criminels ? Nos lois ne permettraient-elles d’agresser que les plus faibles ?

Les enfants ont le droit d’être élevés sans violence, ce qui ne signifie pas sans fermeté.

De multiples études récentes ont montré que difficultés scolaires, délinquance, violence, dépression, alcoolisme, abus de drogues, maladies diverses et même accidents ont très souvent pour origine des violences, même modérées, subies dans l’enfance. Maintenant que nous le savons, nous n’avons plus l’excuse de l’ignorance qu’avaient nos parents.


Pourquoi s’étonner que certains jeunes recourent à la violence quand le premier exemple de violence leur a en général été donné par les coups qu’ils ont reçus de leurs propres parents ? L’enfant frappé apprend à frapper les autres. L’enfant respecté apprend à respecter les autres. Le rôle des parents est-il d’enseigner la violence ou le respect ?

Et surtout, la violence éducative tolérée est le terreau de la maltraitance. Une fois admis le principe qu’on a le droit de frapper les enfants, il est inévitable et malheureusement quotidien qu’un certain pourcentage de parents dépassent de beaucoup les punitions "modérées" et battent leurs enfants à tour de bras. C’est donc bien le principe qui autorise à frapper les enfants qui doit être remis en question. »
Contrairement à beaucoup d’autres pays, en France cette question est tellement taboue qu’il n’existe aucun homme politique qui propose une telle loi, même la défenseur des enfants s’y refuse (Article dans La Croix", Octobre 2008), ce qui semble pourtant indispensable pour protéger les enfants d’aujourd’hui.
On nous parle de mesures pour détecter les futurs délinquants chez les très jeunes enfants, mais la meilleur façon de prévenir la délinquance est de protéger les enfants des abus et des violences qu’ils peuvent subir de leurs propres parents, des éducateurs et même certaines fois d’enseignants car ce sont les enfants maltraités qui deviennent délinquants mais pas tous. En effet, si les enfants n’étaient pas maltraités, négligés, etc, ils ne deviendraient sans doute pas délinquants.
Les statistiques nous montre qu’en Suède, cette interdiction a permis de faire baisser les maltraitances faites aux enfants :
Extrait de l’article Pays pionniers en matière d’abolition des châtiments corporels, où en sont les pays nordiques aujourd’hui ? 

« Protégés par une loi datant de 1979, les enfants suédois ont droit à l’assistance, à la sécurité et à une bonne éducation. Plus que cela, explique encore Lena Nyberg, le texte de loi stipule que les enfants « doivent être traités dans le respect de leur personne et de leur individualité et ne peuvent être soumis à un châtiment corporel ou à tout autre traitement humiliant ».
A l’heure où l’on prône, en France, le retour à l’autoritarisme et une discipline plus dure envers les enfants et adolescents, il semble intéressant de se tourner vers la Suède et les pays nordiques en général, et de regarder de plus près les résultats obtenus dans ces pays, durant les trente dernières années, en matière de diminution de la violence envers les enfants.

 L’exemple suédois : des résultats significatifs et riches d’enseignements
Tous les trois ans, depuis 1995, des enquêtes sont menées auprès des enfants et publiés par la Défenseure des enfants. D’autres enquêtes sont menées, régulièrement aussi, auprès des parents, à l’échelle nationale, pour évaluer la place de la violence envers les enfants. Les plus récentes furent menées indépendamment l’une de l’autre, auprès des parents et des enfants, en 2006. Les rapports montrent des résultats tout à fait concordants. De manière générale, on retiendra que la diminution de l’usage des châtiments corporels sur les enfants en Suède est significative, puisqu’on est passé de plus de 9 enfants frappés sur 10 dans les années 1960 à un niveau d’à peine 1 sur 10 en ce début de XXIe siècle. Il est pourtant intéressant de se pencher un peu plus sur ces rapports d’enquêtes, afin de prendre conscience de l’ampleur des résultats et des difficultés ou problèmes ayant émergé. »

L’association Ni Claques Ni Fessée présente des informations au sujet des châtiments corporels, et des dangers de ces châtiments :

« Les traumatismes directs ne sont pas rares. Un médecin peut avoir à recoudre le cuir chevelu d’un enfant qui, bousculé par une « bonne claque », est allé heurté le coin d’une table ou d’un radiateur… Simple plaie souvent, mais parfois véritable traumatisme crânien avec ses risques et séquelles possibles. Les gifles appliquées malencontreusement sur l’oreille (et quand on gifle, sait-on où « ça va tomber » ?) sont parfois responsables de perforation des tympans, tandis que le bout d’un doigt va pouvoir léser gravement un œil. Un travail fait au Niger dans un centre d’ophtalmologie montrait qu’un quart des traumatismes oculaires soignés étaient en rapport avec des claques reçues par des femmes ou des enfants (3). Alors que les coups sur les fesses et les cuisses entraînent des hématomes (les « bleus ») qui peuvent laisser des cicatrices internes lésant définitivement des muscles ou des tendons.

Des lésions irréversibles du cerveau peuvent apparaître lorsqu’on secoue un bébé un peu énergiquement parce qu’il irrite son entourage par ses pleurs ou son refus de dormir. Un travail fait à l’Université de Harvard a démontré récemment qu’un quart des enfants secoués fortement avant 4 mois en étaient morts, alors que parmi les autres, plusieurs avaient eu des troubles visuels, des paralysies, des troubles du langage ou des apprentissages(4). L’hôpital des Enfants Malades, à Paris, vient de publier des résultats tout à fait superposables sur ces « enfants secoués ».

La multiplication des accidents et des maladies vient d’être mise en évidence par Jacqueline Cornet qui, en France, effectuant en 1995 une recherche sur 300 jeunes accidentés de la route, a pu établir une relation très étroite entre la force, la fréquence et la durée des coups reçus en famille à titre éducatif et le nombre des accidents subis dans l’enfance et l’adolescence. La différence en nombre et en gravité des accidents est déjà notable entre des enfants jamais battus et ceux qui n’ont reçu que des coups « légers et rares ». Et les enfants les plus souvent battus sont aussi les plus gravement malades. Par ailleurs, phénomène déjà connu, plus les parents ont été battus dans leur enfance et plus ils battent à leur tour leurs enfants. Mais ils se retrouvent aussi plus nombreux à avoir été élevés dans des pays gouvernés par des régimes dictatoriaux : un véritable cercle vicieux de la violence semble ainsi se mettre en place, entraînant l’enfant, la famille et la société de laquelle ils sont issus (5). »
En France, la fessée, et les autres formes de châtiments corporels considérés comme sans conséquences sont encore un sujet tabou, qui ne fait même pas l’objet d’un débat public, contrairement à d’autres pays européens. Malgré les récentes découvertes scientifiques à ce sujet sur le cerveau et les lésions provoquées par ces châtiments, la France continue de résister et de préserver la tradition qu’une bonne vieille fessée n’a jamais fait de mal à personne, la fessée reste intouchable et permise par les autorités qui ne veulent pas aller contre l’avis répandu à son sujet mais que l’on sait aujourd’hui erroné. Même les fessées et autres tapes ne laissant pas de marques provoquent de dégats chez l’enfant. Nous somme comme aux Moyen Age quand l’église ne voulait pas reconnaitre que ce n’était pas le soleil qui tournait autour de la terre mais le contraire. La prévention des violences par exemple des jeunes ne peut se faire qu’avec une reconnaissance des causes de ces violences et de leur origine qui réside dans l’enfance.

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