Stéphane Hessel : un homme, un destin - "exceptionnels" -
Trouver un chemin de l’espérance !
" Profiter de "l’inter-com-mu-na-bi-li-té"
des esprits, peut-être arriverons nous un jour, à ce que communiquent entre
eux, non pas seulement les esprits poussés par l’égoïsme et la cupidité, ces
esprits sont déjà en contact et constituent actuellement une oligarchie
puissante, pas très ouverte sur les biens publics, et très ouverte sur le
profit et l’argent.
Et bien peut être une autre communauté spirituelle pourrait
elle se dégager, non pas forcément par une religion, les religions il y en a,
elles ont un rôle important à jouer,
mais au-delà, il pourrait y avoir une façon de faire travailler l’esprit
vers la compassion, vers la générosité, vers le désir de faire naître un monde
véritablement désirable.
Et je mets l’accent sur ce mot, le mot désir : ce que les
hommes et les femmes désirent véritablement et avec une intensité suffisante,
même lorsque cela parait à première vue impossible, cela devient possible !
Un jour viendra où les forces spirituelles seront plus
importantes que les forces matérielles, où les femmes et les hommes
comprendront, qu'il est possible de vivre ensemble, dans plus de justice, dans
plus de sérénité. "
Stéphane Hessel - extrait du discours à l'université de
Nantes le 29 mars 2012
(voir la vidéo plus bas)
Stéphane Frédéric Hessel (né le 20 octobre 1917 à Berlin,
mort le 27 février 2013 à Paris) est un diplomate, ambassadeur, résistant,
écrivain et militant politique français.
Né Allemand, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 8
ans. Naturalisé français en 1937, normalien, il rejoint les Forces françaises
libres, en 1941, à Londres. Résistant, il est arrêté et déporté à Buchenwald,
qu’il parvient à quitter vivant grâce à une substitution d’identité avec un
prisonnier mort du typhus, puis s’évade lors de son transfert du camp de Dora à
celui de Bergen-Belsen.
Il entre au Quai d’Orsay en 1945, et fait une partie de sa
carrière diplomatique auprès des Nations unies. Homme de gauche et européen
convaincu, il est ami de Pierre Mendès France et de Michel Rocard.
Stéphane Hessel est connu du grand public pour ses prises de
position concernant les droits de l’homme, la question des « sans-papiers » et
le conflit israélo-palestinien, ainsi que pour son manifeste Indignez-vous !
paru en 2010, au succès international.
Voici deux vidéos où Stéphane Hessel expose ses idées
dignent des plus grands philosophes ou entités spirituelles
de notre époque.
Stéphane Hessel naît à Berlin durant la Première Guerre
mondiale. Son père, l'essayiste et traducteur allemand Franz Hessel, est le
troisième fils d'Heinrich Hessel, Polonais d'origine juive, ayant fait fortune
dans le commerce des grains.
La famille est installée à Berlin depuis 1889 et
est parfaitement assimilée. Franz est baptisé dans la religion luthérienne. Sa
mère, Helen Grund, est la fille cadette d'un banquier d'origine silésienne dont
la famille a eu du mal à accepter l'origine juive de Franz. Helen est l'héroïne
anticonformiste de Jules et Jim, le roman autobiographique d'Henri-Pierre Roché
racontant l'histoire du trio amoureux formé par Henri-Pierre (« Jim »), Helen
(« Kathe ») et Franz (« Jules »). Cette histoire a été popularisée par le film
de François Truffaut, où le rôle féminin (« Catherine ») est interprété par
l'actrice Jeanne Moreau.
Dans l’œuvre, en grande partie inédite, de Roché,
Stéphane Hessel est figuré par le personnage de Kadi. Stéphane Hessel voit son
père comme un homme merveilleusement bon, sage, érudit mais avec qui il gardera
peu de contacts. Il se sent plus proche de sa mère dont il admire l'irrespect
et l'ingéniosit. Il la voit comme un être brillant, exigeant et volontaire.
Stéphane Hessel passe son enfance dans la maison familiale à
Berlin à 100 m du Tiergarten après un séjour à Hohenschäftlarn/ Schäftlarn,
près de Munich1. Cependant, avec l'inflation, le pouvoir d'achat de la famille
diminue, les parents sont contraints de louer des pièces de la maison
familiale. Franz Hessel travaille pour l'éditeur Ernst Rowohlt et Helen
contribue aux finances de la famille.
En 1925, désireuse de s'installer à Paris
pour rejoindre Henri-Pierre Roché, elle obtient un travail de correspondante de
mode pour le journal Frankfurter Zeitung grâce à Joseph Roth et la famille
s'installe près de Paris à Fontenay-aux-Roses. Après un an passé à l'école
communale de Fontenay-aux-Roses, Stéphane entre en 6e à l'École alsacienne où
il effectuera toute sa scolarité jusqu'au baccalauréat.
La famille emménage, durant l'été de 1927 à Paris même, rue
Ernest-Cresson. Durant les années qui suivent, Stéphane a la chance de
rencontrer Marcel Duchamp, Man Ray, Le Corbusier, Philippe Soupault, Jules
Pascin, Calder, Picasso, Max Ernst et André Breton. Son père Franz partage son
temps entre Paris et Berlin jusqu'en 1930 date à laquelle il s'installe de
manière durable dans la capitale allemande. Il est rejoint un an plus tard par
son fils aîné Ulrich Hessel tandis que Stéphane reste à Paris avec sa mère.
En juin 1933, Stéphane est reçu au bac philo et en automne
de la même année s'installe chez son oncle à Londres pour suivre les cours de
la London School of Economics puis il revient à Paris étudier à l’École libre
des sciences politiques. En 1935, il est inscrit en hypokhâgne à Louis-Le-Grand
et, en 1937, il est reçu à l'École normale supérieure en tant qu'étranger.
La
même année, il obtient la nationalité française, ce qui le met dans une
situation peu ordinaire : ne pouvant plus entrer à l'École normale puisque
n'étant plus étranger, il doit se résoudre à repasser le concours. Ce qu'il
fera avec succès en 1939, après une licence de philosophie. Au terme d'une «
éducation sentimentale » auprès de Jeanne Nys, belle-sœur d'Aldous Huxley de
dix-sept ans son aînée, il épouse, au retour d'un voyage commun en Grèce durant
l'été de 1939, Vitia, une jeune juive russe, interprète de conférences et fille
de Boris Mirkine-Guetzevitch, célèbre professeur de droit constitutionnel en
France. Le mariage contrarie sa mère et les relations avec celle-ci s'en
ressentiront durablement. Trois enfants naîtront après guerre de cette union,
Anne, Antoine et Michel.
À l'automne de 1939, Stéphane Hessel est mobilisé et part
faire ses classes à Saint-Maixent comme trois promotions de normaliens et, en
mars 1940, il est affecté dans la Sarre.
Envoyé au front, il assiste, sans avoir l'occasion de
combattre, à la débâcle et, après une longue errance avec son unité, il dépose
les armes à Saint-Dié et se retrouve dans le camp de prisonniers militaires de
Bourbonne-les-Bains d'où il s'évade en compagnie du capitaine Segonne qui lui
parle de l'appel du général de Gaulle. Il rejoint Vitia à Toulouse puis se rend
à Marseille via Montpellier et Aziz. C'est là qu'il rencontre Varian Fry, qui
est mandaté par Eleanor Roosevelt pour organiser, via le consulat des
États-Unis, l'évasion de deux cents (qui seront finalement plus de deux mille)
intellectuels en danger.
Stéphane Hessel rejoint alors Londres en passant par Oran,
puis Lisbonne où il retrouve Vitia sur le départ pour les États-Unis. À
Londres, il rencontre Christian Fouchet, qu'il a connu à l'École alsacienne et
qui le convainc d'entrer dans l'aviation.
En juin 1941, il est élève navigateur et en mars 1942, il
obtient son brevet21. Cependant une rencontre avec Tony Mella le conduit à
préférer un poste au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), comme
agent de liaison avec l'état-major britannique, dans la section R22. En novembre
1942, sa femme Vitia quitte les États-Unis pour le rejoindre. Franz Hessel,
fuyant les persécutions nazies et revenu en France peu avant la Nuit de
Cristal, est interné une première fois en septembre 1939 au camp de Colombes en
tant qu'Allemand. Libéré grâce à l'intervention de Gabrièle Picabia, il est à
nouveau interné en mai 1940 avec son fils Ulrich au camp des Milles d'où il est
libéré grâce aux démarches de sa femme.
La famille se retrouve pour Noël à Sanary-sur-Mer, village
de la Côte d’Azur où sont réfugiés des intellectuels et artistes allemands
depuis 1933. Mais, usé par les épreuves, Franz s'y éteint le 6 janvier 1941 et
Stéphane assiste à son enterrement, avec sa mère et son frère, en compagnie
d'amis intellectuels et artistes exilés, comme les peintres Erich Klossowski et
Anton Räderscheidt, ou encore les écrivains Hans Siemsen et Alfred Kantorowicz.
En mars 1944, il est déposé à Saint-Amand-Montrond dans le
cadre de la mission Gréco pour organiser la dispersion des émetteurs de la
résistance.
Dénoncé sous la torture par un compagnon de lutte, il est
arrêté à Paris le 10 juillet et, sous le supplice de la baignoire, il parle à
son tour23. Le 8 août, il est déporté, en même temps que trente-six autres
agents secrets britanniques, français et belges, en train, à Buchenwald, où ils
sont détenus au bloc 17. Seize d'entre eux sont pendus le 11 septembre, onze
autres sont exécutés le 5 octobre.
C'est alors que deux prisonniers, l'opposant allemand Eugène
Kogon, et le résistant Alfred Balachowsky, qui avaient été affectés aux
expériences médicales (essais cliniques de médicaments contre le typhus avec
injections de l'agent pathogène), obtiennent la complicité du kapo Arthur
Dietzsch et du médecin du camp pour opérer des substitutions entre des agents
secrets condamnés à mort et des prisonniers morts du typhus. Trois prisonniers
sont ainsi sauvés : Forest Yeo-Thomas, Harry Peulevé et Stéphane Hessel.
Stéphane Hessel prend alors l'identité de Michel Boitel, mort
du typhus le 20 octobre 1944. Il est transféré à Rottleberode dans le Harz
comme comptable dans l'usine de trains d'atterrissage En janvier 1945, après
une tentative d'évasion ratée, il est transféré à Dora où il échappe de peu à
la pendaison et où il est affecté au nettoyage du camp. L'avancée des armées
américaines provoque, le 4 avril, le transfert du camp vers Bergen-Belsen. Dans
le train en marche, il démonte deux lattes du plancher, glisse entre les
bogies, rejoint les lignes américaines à Hanovre. C'est de son régiment
américain qu'il est renvoyé à Paris, où il arrive le 8 mai 194527.
Selon l'historien Sébastien Albertelli, Stéphane Hessel sera
par la suite l'une des deux personnes à trier les archives du BCRA avant leur
ouverture partielle.
En octobre 1945, il se présente au concours du quai d’Orsay,
concours ouvert aux anciens combattants, résistants ou déportés. Reçu quatrième,
il entame une carrière dans la diplomatie, qui durera près de quarante ans.
Pour sa première affectation, il choisit un poste de
diplomate en Chine mais un séjour préalable aux États-Unis chez les parents de
sa femme le fait changer d'avis. C'est auprès d'Henri Laugier, secrétaire
général adjoint dans la toute nouvelle ONU, qu'il demande à travailler.
En 1946, il est donc secrétaire dans la troisième commission
de l'assemblée générale chargée de préparer la rédaction de la charte des
droits de l'homme, affecté à la section chargée de réunir les documents
concernant les questions sociales et les droits de l'homme.
Il est ainsi un témoin privilégié de la rédaction du premier
volet de la charte des droits de l'homme dont il assiste à la signature à Paris
en 1948 (Stéphane Hessel : « J'ai assisté à sa rédaction (…). Mais de là à
prétendre que j'en aurais été le corédacteur ! » « Ce travail auquel j'ai été très modestement associé »). Stéphane
Hessel considère le vote de cette déclaration en décembre 1948 à Paris comme «
un des instants les plus émouvant de ma vie » car représentant un des ultimes
consensus de la communauté internationale alors que commence la guerre froide.
En 1951, il obtient un poste au ministère des Affaires
étrangères, représentant la France aux institutions internationales sur les
droits de l'homme et les questions sociales, poste qu'il occupe jusqu'en 1954.
Il découvre l'Afrique noire pour la première fois en 1953,
lorsqu'il est amené à préparer l'installation d'un bureau régional de l'OMS,
à Brazzaville.
En juin 1954, Pierre Mendès France devient
président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. Stéphane Hessel, qui
fait partie de la même famille politique, quitte le secrétariat des conférences
pour le cabinet de Georges Boris et lorsque Pierre Mendès France
quitte les Affaires étrangères pour Matignon, l'équipe dont Stéphane Hessel
fait partie le rejoint.
À la chute de Mendès France, Henri
Hoppenot invite Stéphane Hessel à l'accompagner au Viêt Nam pour préparer
son unification. Il se rend alors à Saigon avec femme et enfants et y
reste deux ans (de 1955 à 1957).
De retour en France, il est détaché à l'Éducation Nationale
comme directeur de la coopération à Paris. Il occupe ce poste pendant 5 ans (de
1958 à 1963). De 1963 à 1969, il est en poste à Algercomme diplomate à
l'ambassade, où il est chargé de la coopération.
En
1969, Pompidou lui propose le poste de directeur aux Nations Unies et
aux organisations internationales, où son rôle est de s'assurer que les
représentants soient bien informés des désirs du ministre. À l'automne
1970, Paul G. Hoffman (en) l'invite à New-York
pour travailler à ses côtés comme administrateur adjoint au programme des
Nations unies pour le développement, où il s'occupe de la politique et de
l'évaluation. Il y reste jusqu'à l'arrivée de Rudolph A. Peterson en 1972.
Il est alors sans poste à Paris et se trouve à la tête de
la délégation française à la Commission économique et sociale pour l'Asie
et le Pacifique.
En 1974, il est
recruté par Pierre Abelin pour entamer une réforme sur la
coopération. Il organise des missions de dialogue chargées de se rendre dans
les 18 pays signataires des accords de Yaoundé, pour porter un regard critique
sur la coopération. Sa connaissance supposée de l'Afrique fait qu'il est choisi
en mai 1975 comme négociateur dans l'affaire Claustre. Peu au fait des
mécanismes associés à ce rôle, il accumule les erreurs et sa mission est un
échec cuisant. Il devient persona non grata dans la
coopération africaine, notamment à Ndjamena. En 1976, il travaille à
l'Office National pour la promotion culturelle des immigrés, office chargé de
promouvoir les cultures de l'immigration, en collaboration avec les pays
d'origine. Après l'arrivée de Stoléru, cet office disparait.
En 1977, Valéry Giscard d'Estaing le nomme ambassadeur
auprès de l'ONU à Genève, ce qui est sa première et seule ambassade. Il
s'intéresse principalement au problème du développement et tente d'exercer une
influence sur les décisions de la CNUCED. Il élabore un traité, mort né, pour
la création d'un fonds commun pour les produits de base, au bénéfice des pays
pauvres. Il reste à ce poste jusqu'en 1981.
À son arrivée au pouvoir, en 1981, François Mitterrand, que
Stéphane Hessel a connu ministre de l'Intérieur dans le cabinet Mendès, l'élève
à la dignité d'ambassadeur de France. Il est appelé à Paris par Claude Cheysson
pour travailler sur la réforme de la politique française au développement et
est nommé délégué interministériel pour la coopération et l'aide au
développement.
Quand la question du rattachement de Mayotte à la République
des Comores est soulevée en 1982, il est envoyé sur place pour une mission
d'observation. Son rapport, favorable au désengagement de la France, n'est pas
suivi. La démission de Jean-Pierre Cot de son poste de ministre délégué à la
coopération signe le départ de Stéphane Hessel.
Le président de
l'Assemblée nationale, Louis Mermaz, le choisit le 22 août 1982 pour être un
des neuf membres de Haute Autorité de la communication audiovisuelle chargée,
sous la présidence de Michèle Cotta de préserver la liberté de l'information
dans le complexe dossier de l'attribution des fréquences aux toutes nouvelles radios
locales privées. Ce mandat expire le 10 août 1985.
Sa femme Vitia meurt en 1986 et il épouse, en 1987,
Christiane Chabry, pour qui il éprouve depuis trente ans une profonde affection
tout en revendiquant un amour indéfectible pour sa première femme.
En 1988, Lionel Stoléru exhibe le rapport d'un groupe de
travail sur l'immigration que Stéphane Hessel avait présidé quelques années
auparavant et dont il choisit le titre : « Immigrations : le devoir d'insertion
».
En 1990, appelé par
le premier ministre Michel Rocard, il siège au Haut Conseil à l'intégration,
nouvellement créé, poste qu'il occupe jusqu'en 1993. Dans un rapport commandé
par celui-ci, intitulé « Les Relations de la France avec les pays en
développement » et remis en 1990, Stéphane Hessel écrit que la politique
française devrait être « revue dans le sens d'une plus grande rigueur et du
rejet de toute complaisance clientéliste ». Il critique la conception des
rapports avec les chefs d'État africains, le gaspillage des crédits et des
aides depuis les indépendances. Ce rapport, peu apprécié à l'Élysée, est retiré
de la circulation et enterré, comme la plupart des études visant à une
transformation de la politique française de coopération en Afrique.
En 1993, il est choisi pour représenter la France à la
Conférence mondiale des Nations unies sur les droits de l'homme, qui se tient à
Vienne.
À la retraite,
Stéphane Hessel reste un ardent défenseur des droits de l'homme et
milite pour la paix et la dignité.
Stéphane Hessel
a été membre de la Commission française consultative des droits de l'homme,
que René Cassin avait fondée, ainsi que du Haut Conseil de la
coopération internationale
Le choix
politique
La famille
politique de Stéphane Hessel est mendésienne et il reste fidèle à cet
homme politique, ami de longue date. L'avènement de la Ve République,
en 1958, et l'évolution de celle-ci, l'engage au sein du Club Jean
Moulin qu'il fonde avec Daniel Cordier, ancien secrétaire
de Jean Moulin, pour défendre « les valeurs démocratiques »
du Conseil national de la Résistance (dont il a déclaré n'avoir pas
fait partie). Ce groupe de réflexion sur des problèmes de société organise des
colloques réunissant des experts. Durant près de six ans, il fait partie de son
comité directeur. En 1985, Michel Rocard choisit Stéphane Hessel pour
animer et organiser le réseau de soutien de sa candidature à l'élection
présidentielle. C'est ainsi que naissent les clubs Convaincre dont Bernard
Poignant est le président fondateur, et qui continueront d'exister au-delà
du retrait de Michel Rocard à l'élection présidentielle de 1988.
En 2012, il s'associe à nouveau avec l'économiste Pierre Larrouturou ainsi
qu'à diverses personnalités comme Susan George, Edgar Morin ou
encore Michel Rocard, pour fonder le Collectif Roosevelt 2012. Ce
mouvement citoyen vise à influencer les décisions des dirigeants politiques en
leur proposant 15 réformes d'ordre financier, économique, social et
environnemental.
Européen
convaincu, Stéphane Hessel pense que la France ne peut avoir de pouvoir sur le
plan international qu'à l'intérieur d'une fédération européenne. En 2004,
il soutient la pétition Pour un traité de l'Europe sociale, initié
par Pierre Larrouturou.
Le 15 mars
2009, lors de la convention nationale des comités locaux Europe Écologie,
réunie au Parc de la Villette, à Paris, aux côtés de Daniel
Cohn-Bendit et José Bové, Stéphane Hessel annonce sa volonté de
soutenir les listes Europe Écologie en vue des élections européennes
du 7 juin 2009, dans l'espoir de voir émerger une gauche impertinente qui
puisse peser. Le 12 décembre 2009, il confirme ce soutien, en annonçant sa
présence en position non éligible sur la liste Europe Écologie Île-de-France,
conduite à Paris par Robert Lion, lors des élections régionales de 2010.
Il soutient la
candidature de François Hollande à l'élection présidentielle de 2012.
Au Congrès de Toulouse il est le premier signataire de la
motion Oser plus vite plus loin, avec Pierre Larrouturou et
Florence Auger. Cette motion obtient 11,78 % des suffrages militants.
En octobre 1945, il se présente au concours du quai d’Orsay,
concours ouvert aux anciens combattants, résistants ou déportés. Reçu quatrième,
il entame une carrière dans la diplomatie, qui durera près de quarante ans.
Pour sa première affectation, il choisit un poste de
diplomate en Chine mais un séjour préalable aux États-Unis chez les parents de
sa femme le fait changer d'avis. C'est auprès d'Henri Laugier, secrétaire
général adjoint dans la toute nouvelle ONU, qu'il demande à travailler.
En 1946, il est donc secrétaire dans la troisième commission
de l'assemblée générale chargée de préparer la rédaction de la charte des
droits de l'homme, affecté à la section chargée de réunir les documents
concernant les questions sociales et les droits de l'homme.
Il est ainsi un témoin privilégié de la rédaction du premier
volet de la charte des droits de l'homme dont il assiste à la signature à Paris
en 1948 (Stéphane Hessel : « J'ai assisté à sa rédaction (…). Mais de là à
prétendre que j'en aurais été le corédacteur ! » « Ce travail auquel j'ai été très modestement associé »). Stéphane
Hessel considère le vote de cette déclaration en décembre 1948 à Paris comme «
un des instants les plus émouvant de ma vie » car représentant un des ultimes
consensus de la communauté internationale alors que commence la guerre froide.
En 1951, il obtient un poste au ministère des Affaires
étrangères, représentant la France aux institutions internationales sur les
droits de l'homme et les questions sociales, poste qu'il occupe jusqu'en 1954.
Il découvre l'Afrique noire pour la première fois en 1953,
lorsqu'il est amené à préparer l'installation d'un bureau régional de l'OMS,
à Brazzaville.
En juin 1954, Pierre Mendès France devient
président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. Stéphane Hessel, qui
fait partie de la même famille politique, quitte le secrétariat des conférences
pour le cabinet de Georges Boris et lorsque Pierre Mendès France
quitte les Affaires étrangères pour Matignon, l'équipe dont Stéphane Hessel
fait partie le rejoint.
À la chute de Mendès France, Henri
Hoppenot invite Stéphane Hessel à l'accompagner au Viêt Nam pour préparer
son unification. Il se rend alors à Saigon avec femme et enfants et y
reste deux ans (de 1955 à 1957).
De retour en France, il est détaché à l'Éducation Nationale
comme directeur de la coopération à Paris. Il occupe ce poste pendant 5 ans (de
1958 à 1963). De 1963 à 1969, il est en poste à Algercomme diplomate à
l'ambassade, où il est chargé de la coopération.
En
1969, Pompidou lui propose le poste de directeur aux Nations Unies et
aux organisations internationales, où son rôle est de s'assurer que les
représentants soient bien informés des désirs du ministre. À l'automne
1970, Paul G. Hoffman (en) l'invite à New-York
pour travailler à ses côtés comme administrateur adjoint au programme des
Nations unies pour le développement, où il s'occupe de la politique et de
l'évaluation. Il y reste jusqu'à l'arrivée de Rudolph A. Peterson en 1972.
Il est alors sans poste à Paris et se trouve à la tête de
la délégation française à la Commission économique et sociale pour l'Asie
et le Pacifique.
En 1974, il est
recruté par Pierre Abelin pour entamer une réforme sur la
coopération. Il organise des missions de dialogue chargées de se rendre dans
les 18 pays signataires des accords de Yaoundé, pour porter un regard critique
sur la coopération. Sa connaissance supposée de l'Afrique fait qu'il est choisi
en mai 1975 comme négociateur dans l'affaire Claustre. Peu au fait des
mécanismes associés à ce rôle, il accumule les erreurs et sa mission est un
échec cuisant. Il devient persona non grata dans la
coopération africaine, notamment à Ndjamena. En 1976, il travaille à
l'Office National pour la promotion culturelle des immigrés, office chargé de
promouvoir les cultures de l'immigration, en collaboration avec les pays
d'origine. Après l'arrivée de Stoléru, cet office disparait.
En 1977, Valéry Giscard d'Estaing le nomme ambassadeur
auprès de l'ONU à Genève, ce qui est sa première et seule ambassade. Il
s'intéresse principalement au problème du développement et tente d'exercer une
influence sur les décisions de la CNUCED. Il élabore un traité, mort né, pour
la création d'un fonds commun pour les produits de base, au bénéfice des pays
pauvres. Il reste à ce poste jusqu'en 1981.
À son arrivée au pouvoir, en 1981, François Mitterrand, que
Stéphane Hessel a connu ministre de l'Intérieur dans le cabinet Mendès, l'élève
à la dignité d'ambassadeur de France. Il est appelé à Paris par Claude Cheysson
pour travailler sur la réforme de la politique française au développement et
est nommé délégué interministériel pour la coopération et l'aide au
développement.
Quand la question du rattachement de Mayotte à la République
des Comores est soulevée en 1982, il est envoyé sur place pour une mission
d'observation. Son rapport, favorable au désengagement de la France, n'est pas
suivi. La démission de Jean-Pierre Cot de son poste de ministre délégué à la
coopération signe le départ de Stéphane Hessel.
Le président de
l'Assemblée nationale, Louis Mermaz, le choisit le 22 août 1982 pour être un
des neuf membres de Haute Autorité de la communication audiovisuelle chargée,
sous la présidence de Michèle Cotta de préserver la liberté de l'information
dans le complexe dossier de l'attribution des fréquences aux toutes nouvelles radios
locales privées. Ce mandat expire le 10 août 1985.
Sa femme Vitia meurt en 1986 et il épouse, en 1987,
Christiane Chabry, pour qui il éprouve depuis trente ans une profonde affection
tout en revendiquant un amour indéfectible pour sa première femme.
En 1988, Lionel Stoléru exhibe le rapport d'un groupe de
travail sur l'immigration que Stéphane Hessel avait présidé quelques années
auparavant et dont il choisit le titre : « Immigrations : le devoir d'insertion
».
En 1990, appelé par
le premier ministre Michel Rocard, il siège au Haut Conseil à l'intégration,
nouvellement créé, poste qu'il occupe jusqu'en 1993. Dans un rapport commandé
par celui-ci, intitulé « Les Relations de la France avec les pays en
développement » et remis en 1990, Stéphane Hessel écrit que la politique
française devrait être « revue dans le sens d'une plus grande rigueur et du
rejet de toute complaisance clientéliste ». Il critique la conception des
rapports avec les chefs d'État africains, le gaspillage des crédits et des
aides depuis les indépendances. Ce rapport, peu apprécié à l'Élysée, est retiré
de la circulation et enterré, comme la plupart des études visant à une
transformation de la politique française de coopération en Afrique.
En 1993, il est choisi pour représenter la France à la
Conférence mondiale des Nations unies sur les droits de l'homme, qui se tient à
Vienne.
À la retraite,
Stéphane Hessel reste un ardent défenseur des droits de l'homme et
milite pour la paix et la dignité.
Stéphane Hessel
a été membre de la Commission française consultative des droits de l'homme,
que René Cassin avait fondée, ainsi que du Haut Conseil de la
coopération internationale
Le choix
politique
La famille
politique de Stéphane Hessel est mendésienne et il reste fidèle à cet
homme politique, ami de longue date. L'avènement de la Ve République,
en 1958, et l'évolution de celle-ci, l'engage au sein du Club Jean
Moulin qu'il fonde avec Daniel Cordier, ancien secrétaire
de Jean Moulin, pour défendre « les valeurs démocratiques »
du Conseil national de la Résistance (dont il a déclaré n'avoir pas
fait partie). Ce groupe de réflexion sur des problèmes de société organise des
colloques réunissant des experts. Durant près de six ans, il fait partie de son
comité directeur. En 1985, Michel Rocard choisit Stéphane Hessel pour
animer et organiser le réseau de soutien de sa candidature à l'élection
présidentielle. C'est ainsi que naissent les clubs Convaincre dont Bernard
Poignant est le président fondateur, et qui continueront d'exister au-delà
du retrait de Michel Rocard à l'élection présidentielle de 1988.
En 2012, il s'associe à nouveau avec l'économiste Pierre Larrouturou ainsi qu'à diverses personnalités comme Susan George, Edgar Morin ou encore Michel Rocard, pour fonder le Collectif Roosevelt 2012. Ce mouvement citoyen vise à influencer les décisions des dirigeants politiques en leur proposant 15 réformes d'ordre financier, économique, social et environnemental.
Européen
convaincu, Stéphane Hessel pense que la France ne peut avoir de pouvoir sur le
plan international qu'à l'intérieur d'une fédération européenne. En 2004,
il soutient la pétition Pour un traité de l'Europe sociale, initié
par Pierre Larrouturou.
Le 15 mars
2009, lors de la convention nationale des comités locaux Europe Écologie,
réunie au Parc de la Villette, à Paris, aux côtés de Daniel
Cohn-Bendit et José Bové, Stéphane Hessel annonce sa volonté de
soutenir les listes Europe Écologie en vue des élections européennes
du 7 juin 2009, dans l'espoir de voir émerger une gauche impertinente qui
puisse peser. Le 12 décembre 2009, il confirme ce soutien, en annonçant sa
présence en position non éligible sur la liste Europe Écologie Île-de-France,
conduite à Paris par Robert Lion, lors des élections régionales de 2010.
Il soutient la
candidature de François Hollande à l'élection présidentielle de 2012.
Au Congrès de Toulouse il est le premier signataire de la
motion Oser plus vite plus loin, avec Pierre Larrouturou et
Florence Auger. Cette motion obtient 11,78 % des suffrages militants.
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