Willy Barral : trop beau pour être vrais - too good to be true
Willy Barral : atteint en l’an 2000 d’une sclérose en plaque
(SEP), je me suis auto-guéri en deux ans. Cela a attiré l’attention de la revue
“Enquêtes de santé” qui y a consacré un article dans son numéro 2, et celle de
Jean-Yves le Bilien qui a lui réalisé un film sur ce même sujet, dont vous
trouverez un extrait ici:
Extrait : "...Souvenez-vous de ce film merveilleux «
Out Of Africa », réalisé par Sydney Pollack, avec Meryl Streep et Robert
Redford. Au début du film, Meryl Streep rencontre, dès son arrivée en Afrique,
un jeune africain adolescent atteint à la jambe d’une sorte de gangrène déjà
très avancée et l’actrice se penche sur cette jambe et conseille au jeune homme
d’aller se faire soigner d’urgence à l’hôpital.
Ecoutons ce dialogue étrange et plein de sagesse pourtant :
M.S. _ « Elle très malade ta jambe, il faut venir te faire
soigner dans ma maison. …Silence intense, car tous regardent la scène qui se
déroule à la sortie du village…
L’actrice reprend alors la parole et dit : « Si tu ne viens
pas, tes amis penseront que tu as peur. Tu devrais aller à l’hôpital. »
… et le jeune homme africain de lui répondre :
« Cette jambe est bête peut-être ; elle pense peut-être pas
aller à l’hôpital. »
Et Méryl Streep alors d’ajouter :- « Cette jambe fera ce qui
lui plait. Mais si tu vas avec elle à l’hôpital, je penserai que tu es sage et
un homme qui sait se montrer sage je le fais travailler chez moi et je le
paierai mieux qu’un gardien de chèvres. »
Alors le jeune homme reprend la parole et dit :
« Je vais parler à cette jambe » !
N’est-ce pas de cela qu’il s’agit précisément ici :
voulons-nous parler à notre corps ? ..."
Willy Barral :’ai également participé en mars 2012 au
premier congrès international à Paris, organisé par le docteur Olivier Soulier,
sur le thème “Sortir de la sclérose en plaque”, qui a lui aussi donné lieu à la
publication d’un DVD (voir en bas de page)
Lors d’une précédente conférence organisée à Paris au cinéma L’Entrepôt, en février 2011, j’ai entendu le fameux « Trop beau pour être vrai » chez certains qui, comme Thomas, se complaisent au doute !
Lors d’une précédente conférence organisée à Paris au cinéma L’Entrepôt, en février 2011, j’ai entendu le fameux « Trop beau pour être vrai » chez certains qui, comme Thomas, se complaisent au doute !
À tous ceux-là, je voudrais rappeler ce qui est arrivé à
Freud à travers un rêve survenu à un moment de sa vie où ce n’est pas le mal
qu’il ne peut croire, mais le bonheur.
Cette fois du moins, il s’aperçoit qu’il ne peut le
contenir.
Voici un résumé de l’histoire.
Freud écrit à son prestigieux ami Romain Rolland pour le 70e
anniversaire de celui-ci et lui offre, cadeau d’un vieil homme malade qui ne
sort plus guère, un souvenir de voyage qui, depuis une trentaine d’années, est
une énigme pour lui. Il en fait, croit-il, l’analyse dans sa lettre.
Alors qu’il se trouve avec son frère en voyage en Italie, il
a l’occasion tout à fait imprévue de se rendre le jour même à Athènes.
Voici le récit que Freud en fait lui-même :
« L’après-midi de notre arrivée, quand je me trouvai sur
l’Acropole et que j’embrassai le paysage du regard, il me vint subitement cette
étrange idée :
Ainsi tout cela existe réellement comme nous l’avons appris
à l’école !
( … ) « Il nous serait donné de voir Athènes ?
Mais c’est impossible, il y a trop d’obstacles ».
La mauvaise humeur qui accompagne l’incident répond ensuite
au regret qu’inspire cette impossibilité.
Cela aurait été si beau !
Et maintenant on sait à quoi s’en tenir. C’est un cas de too
good to be true.
Dans son remarquable petit essai qu’elle a intitulé « Freud
jusqu’à Dieu », Mary Balmary nous dit ceci : ( p.35)
( … ) « On ne s’accorde pas ce bonheur, le refus intérieur
commande qu’on maintienne le refus extérieur.
Mais pourquoi ?
La réponse est donnée par toute une série de cas parce qu’on
ne peut s’attendre à rien de bon de la part du destin. »
Ainsi, voyez-vous à l’œuvre une fois de plus le too good to
be true, qui est l’expression d’un pessimisme dont beaucoup d’entre nous
semblent loger une bonne part en eux.
D’autre fois, les choses se passent tout à fait comme pour
ceux qui échouent à cause de leur succès, il s’agit d’un sentiment de
culpabilité ou d’infériorité qui peut se traduire ainsi :
« Je ne suis pas digne d’un pareil bonheur, je ne le mérite
pas. »
Mais, au fond, ces deux motivations reviennent au même,
l’une n’est que la projection de l’autre.
Car, nous le savons depuis longtemps, le destin dont on
attend un mauvais traitement est la matérialisation de notre conscience, de ce
sévère Surmoi qui est en nous et dans lequel s’est déposée l’instance
répressive de notre enfance.
( … ) Le contenu essentiel de la pensée a été conservé même
dans la déformation, c’est un refus de croire.
« D’après le témoignage de mes sens, je suis maintenant sur
l’Acropole, seulement je ne peux pas le croire. »
Cette impossibilité de croire à la beauté, d’en accueillir
l’émerveillement, fait évoquer à Mary Balmary, à l’opposé de Freud, une parole
d’un petit garçon de sept ans.
« La pièce donnait sur une terrasse devant la mer et ce
soir-là un extraordinaire coucher de soleil emplissait tout le ciel. L’enfant
resta un instant muet, les yeux grands ouverts, puis s’exclama :
« - Mes compliments
au Créateur ! »
Comment cet enfant trouvait-il en lui la place de jouir de
cette beauté ?
Il est vrai que c’était une beauté de la nature, non de la
culture.
Mais aussi, et surtout, il n’était pas tout seul, trop petit
devant un tel spectacle.
Ce n’était pas too good to be true.
Peut-être parce qu’il ne pouvait en adresser l’hommage à plus
grand que lui, cela lui permettait-il de trouver la place dans son âme dont
l’élargissement s’était fait, sans
doute, par cet hommage même.
En félicitant le Créateur, l’enfant prenait une position
d’interlocuteur valable face à lui.
Du haut de ses sept ans, il était assez grand, assez
souverain, pour Lui dire ce qu’il pensait de son œuvre. D’égal à égal. »
L’on pourrait dire qu’il sent, ce « petit homme neuronal »
comme disait Pierre Changeux, qui est devenu esprit, sent qu’en lui, une
présence qui, au-delà de l’être, est la forme même et la dimension de ce
qu’ici« être » veut dire.
Ce qui m’évoque, pour ma part, cette autre réflexion de
Saint Augustin :
« Qui es-tu et où es-tu, Dieu ?
C’est bien là l’objet de la plainte » ?
Dans le Livre X des Confessions, Saint Augustin évoque en
effet la mémoire d’une inscription ressentie en soi, mais sans pouvoir la
préciser autrement qu’en la rattachant à
l’existence de ce qui est nommé Dieu.
« En quels lieux et temps ai-je donc fait l’expérience de
mon bonheur, pour en avoir gardé le souvenir, le désir et la nostalgie, se
demande-t-il ? … Mais dans quel lieu de
ma mémoire demeures-tu, Seigneur ? … Où y demeures-tu ? Quelle chambre t’y
es-tu fabriquée ? Quel sanctuaire t’y es-tu édifié ? Tu as fait honneur à ma
mémoire en demeurant en elle ; mais où ? »
Voyez-vous, le pressentiment est là, et presque une
conviction, assurément une conviction, mais pour une conscience incrédule,
hésitante devant la sureté du pressentiment, déchirée entre l’incertitude et
l’évidence, projetée ici dans la foi.
Il faut les mots, mais la chose est devant les mots. Il faut
la nommer, et il n’y a pas de mots pour cela. Aucun ne correspond au vécu de
l’être. Pourtant, c’est une réalité.
Mais elle n’est pas visible et on ne peut pas l’objectiver.
Toute la question est cependant de lui donner une forme, une apparence, un
visage. Ce serait moins pénible que d’en rester au pressentiment.
Religions, philosophies, croyances, attachements, amours lui
donnent un nom, lui cherchent un visage.
Ce que l’on ne saurait faire ici, car l’analyse de la
guérison d’une maladie auto-immune doit rester dans l’ordre des faits, tout en
se heurtant à l’extrême difficulté de nommer son résultat pratique et vécu, à
l’issue de la description de la neurontogenèse, terme que j’emprunte au Dr
Jean-Marie Delassus ce biologiste-philosophe, qui fût longtemps le Président de
la Société de maternologie à Paris.
Mais revenons à la seule question qui nous préoccupe lorsque
l’on est analyste, celle nommée par Freud lui-même comme étant ( … )
« Le bonheur de pouvoir conduire ce transfert jusqu’à Dieu »
( S.Freud.)
Oui, cette question du transfert est intéressante, car c’est
à mon sens la découverte du Transfert, entre analysant et analyste, qui est la
découverte géniale de Freud !
C’est le transfert qui guérit et non l’interprétation des
rêves…
Le transfert, c’est-à-dire tout ce qu’un patient transfert
sur son analyste, qui devient ainsi un véritable caméléon au fils des séances,
avec chacun aux prises avec les personnages de son roman familial !
Or, c’est aussi de cela qu’il s’agit pour la vie spirituelle
: l’adresse à celui qu’on appelle Dieu.
L’on transfert sur Dieu, nous les humains, même si nous ne
savons pas qui est Dieu, si nous n’en savons rien, ne l’avons jamais vu ni
entendu …
«Bien des fois, j’ai pu remarquer, nous dit encore Mary
Balmary, au cours de ma carrière de psychanalyste, que les patients qui ont une
culture religieuse, et parfois aussi une expérience de la prière personnelle
pour sortir des moments de crises, de métamorphoses profondes et difficiles,
ont plus d’appuis que d’autres ».
En ce sens que, plus d’un « trésor de signifiants », comme
le dirait Jacques Lacan, d’histoires, de paraboles à leur disposition, ils
peuvent adresser à quelqu’un louanges et protestations, cris de détresse et
tous sentiments humains.
Comme on les trouve exprimés tout au long des cent cinquante
chants appelés Psaumes.
Eh bien voilà, nous voici confrontés ici ce soir à la seule
question qui mérite réflexion à mes yeux lorsque nous fabriquons une maladie
auto-immune, que nous nous vivions d’ailleurs nous-mêmes en position de victime
ou de co-responsabilité.
Dans l’entretien filmé que j’ai eu avec Jean-Yves Bilien ,
vous m’avez entendu la formuler ainsi, c’est la question face à laquelle nous
sommes totalement seuls !
Je la résumerai ainsi : « Jouir Vivre ou Jouir mourir ?
Souvenez-vous de ce film merveilleux « Out Of Africa »,
réalisé par Sydney Pollack, avec Meryl Streep et Robert Redford. Au début du
film, Meryl Streep rencontre, dès son arrivée en Afrique, un jeune africain
adolescent atteint à la jambe d’une sorte de gangrène déjà très avancée et
l’actrice se penche sur cette jambe et conseille au jeune homme d’aller se
faire soigner d’urgence à l’hôpital.
Ecoutons ce dialogue étrange et plein de sagesse pourtant :
M.S. _ « Elle très malade ta jambe, il faut venir te faire
soigner dans ma maison. …Silence intense, car tous regardent la scène qui se
déroule à la sortie du village…
L’actrice reprend alors la parole et dit : « Si tu ne viens
pas, tes amis penseront que tu as peur. Tu devrais aller à l’hôpital. »
… et le jeune homme africain de lui répondre :
« Cette jambe est bête peut-être ; elle pense peut-être pas
aller à l’hôpital. »
Et Méryl Streep alors d’ajouter :- « Cette jambe fera ce qui
lui plait. Mais si tu vas avec elle à l’hôpital, je penserai que tu es sage et
un homme qui sait se montrer sage je le fais travailler chez moi et je le
paierai mieux qu’un gardien de chèvres. »
Alors le jeune homme reprend la parole et dit :
« Je vais parler à cette jambe » !
N’est-ce pas de cela qu’il s’agit précisément ici ce soir :
voulons-nous parler à notre corps ?
Notre corps est-il notre ami, de la naissance à la mort ?
Avec Michel Cazenave, ici présent ce soir et j’en suis fort
touché, j’ai eu l’occasion d’intervenir dans son émission remarquable, appelée
« les Vivants et les dieux » sur France-Culture, autour du thème « Notre corps
pense » !
Je vous invite à aller l’écouter sur Radio France/France
Culture, émission enregistrée en mai 2009, car je n’aurai pas le temps ici ce
soir de tout vous en retranscrire, et il ne s’agissait d’ailleurs pas de parler
de la guérison de ma sclérose en plaques, comme dans ce film remarquable qu’a
réalisé Jean-Yves Bilien avec moi autour de cette question-là précisément.
J’affirme tout au long de cet entretien qu’a filmé Jean-Yves
Bilien, dont il a extrait quelques
minutes, pour vous ce soir, que « le corps pense » et vous pourrez vous procurer
ce film à la sortie si vous désirez l’écouter en entier.
Pour commencer, j’aime à citer Nietzche :
« Si j’ai quelque unité en moi, elle ne consiste pas dans le
moi conscient.
Elle est dans la sagesse globale de mon organisme, occupé à
conserver, assimiler, veiller au danger.
Mon moi conscient n’en est que l’instrument. »
Ou encore ceci, toujours de Nietzche :
« L’être qui devient, devient pour être soi-même. La vie est
la genèse des forts, le corps est le point de départ radical pour saisir l’être.
»
Ce soir je vais essayer de vous transmettre un essai
théorique pour vous dire comment je vois les choses pour guérir d’une sclérose
en plaques.
Je vais, au nom de mon ami le Docteur Olivier Soulier, qui
est en France le grand spécialiste de la sclérose en plaques, me risquer à
parler théorie, même si je sais, comme nous l’a enseigné Octave Manonni, que «
la théorie est une fiction », mais la théorie demeure à mes yeux un effort
indispensable pour tenter de ne pas « mourir idiot ! »
Le docteur Olivier Soulier est à mes yeux celui qui a fait
l’effort de donner un sens précieux pour expliquer la sclérose en plaques.
Ceci me contraindra forcément à illustrer sa théorie en
m’impliquant personnellement pour illustrer cette piste fort intelligente. Et
je vous prie de m’en excuser par avance : il n’est jamais évident de parler de
soi !
Théorie en 5 points que je résumerai ainsi après m’en être
fortement entretenu avec lui :
Olivier Soulier affirme que la sclérose en plaques est le
résultat d’un conflit insoluble entre le projet personnel d’un sujet et le plan
du projet familial auquel appartient le sujet !
Nous dirions avec Coluche que le problème, là, c’est celui
d’un individu qui arriverait à New York avec un plan de Paris pour s’orienter
dans une ville qu’il ne connaît pas !
- « Tu arrives à New York pour la première fois avec un plan
de Paris et tu constates qu’il n’y a pas une rue qui correspond…
… et ils disent, les américains, qu’ils veulent favoriser le
tourisme ! »
Le premier point s’énoncerait donc ainsi pour le Dr.Olivier
Soulier :
1/ Il s’agirait de quelqu’un qui vivrait selon un schéma de
croyances qui n’est pas le sien !
… et vous savez qu’il y a beaucoup de gens qui sont
concernés par ce malentendu… Mais le deuxième point serait le suivant :
2 / … Mais le sujet pense pourtant que ce projet de vie est
le sien !
Ceci est très important, nous dit Olivier Soulier, car c’est
une croyance inconsciente, liée au fait que tout enfant arrivant au monde
oublie son projet personnel.
Ce qui a amené Françoise Dolto à nous dire, dans sa
remarquable théorie de
« l‘Image inconsciente du corps » :
« L’enfant est sujet de désir dès sa conception ! »
… et l’on ne peut rien comprendre à Dolto si l’on commence
par refuser sa conception de l’incarnation du sujet autonome de désir ! Je vous
renvoie à mon livre récemment publié chez Payot que j’ai intitulé :
« Le corps de l’enfant est le langage de l’histoire de ses
parents ».
…Donc, précise Olivier Soulier, l’enfant s’incarne au monde
avec un projet personnel, mais il l’a oublié.
J’ai souvent conduit mes cures d’analystes auprès de mes
patients avec cette idée : Vous êtes né avec un son, il vous faut le retrouver
pour l’accomplir, afin de participer à l’harmonie du monde !
Pourquoi l’enfant oublie-t-il son projet personnel, se
demande Olivier Soulier ?
Probablement parce qu’il se glisse dans le désir de ses
parents qui lui font injonction d’occuper une place dans le projet parental
pour demeurer membre de sa famille !
Ce que Sri Aurobindo
appelait :
« engrammer le programme parental et culturel des siens ».
Ainsi, certains sujets, plus sensibles que d’autres, pour ne
pas risquer de perdre l’amour parental, sont marqués dès le départ au sceau de
l’empreinte archaïque parentale et, par lien de loyauté inconsciente, en
oublient leur projet de vie personnel.
Ayant oublié son propre schéma de vie désirante, il débarque
à New York avec un plan de Paris et découvre alors sa méprise … Mais comme il a
fait sien le projet parental, il s’inscrit dans ce que Winnicott appelait un«
Faux Self » et dénie qu’il puisse s’être trompé !
Il introjecte le plan de l’autre et se coupe du sien,
inconsciemment bien sûr…
Il a déplacé le sien en faisant comme s’il pouvait être
décalqué sur celui de l’autre, d’où un conflit psychique, inconscient toujours
!
Avez-vous vu ce film remarquable d’une bande dessinée pour
enfants qui s’appelle « Ice Age » L’âge de Glace, dont nos petits enfants
raffolent, dans lequel on voit, comment, pour s’adapter à l’évolution des
espèces, un mammouth se prend pour un lémurien afin de survivre ?
Hilarant au possible !!!
Le Troisième point pourrait s’énoncer ainsi :
3 / Le sujet maintenant défend, coûte que coûte, le projet
parental familial ; et c’est alors que survient ce qu’Olivier Soulier appelle «
le risque d’origine » !
Le processus est classique en matière d’éducation, voire
inévitable pour ne pas être rejeté par les siens et donne ce que l’on appelle
un « enfant normal » … c’est un enfant normalisé à haute dose…
Évidemment, pour qu’il y ait conflit psychique et
neurologique entrainant le risque majeur de fabriquer une maladie auto-immune,
il faut bien sûr que ce schéma rencontre « un échec d’identification par
incorporation » du fait de traumatismes dans la réalité de la vie, entre le
projet personnel et le projet familial.
Et ce sera lors de cette prise de conscience survenue
tragiquement pour le sujet que son système immunitaire s’en trouvera attaqué !
Il faut en effet se souvenir qu’une sclérose en plaques se
déclenche normalement assez tôt, entre 0 et 21 ans précisément, nous dit
Olivier Soulier, même si pour un certain nombre de patients atteints, cela
survient des années plus tard.
Pourquoi un symptôme fracassant et si précocement ?
Il me faut vous rappeler ici que, sur le plan neurologique,
le développement de l’enfant passe aussi par des processus neurobiologiques,
bien évidemment.
Et, dans le cas qui nous préoccupe, il faut savoir que les
gaines de myéline sont au départ atrophiées, et sont gérées par la
progestérone.
Au départ de la vie, ce n’est pas trop gênant qu’il y ait
conflit entre le plan personnel et le plan familial, car de toute manière le
cerveau n’est pas encore correctement myélinisé ; c’est-à-dire que le cerveau
du paléolimbique, qui n’est pas encore myélinisé à la naissance, va se
myélinisé progressivement, pour être myélinisé jusqu’au cortex cérébral vers
l’âge de 21 ans !
C’est donc l’intelligence purement intuitive qui fonctionne
dans la petite enfance, et l’on sait l’importance de cette forme d’intelligence
qui passe par le système limbique :
Les ressentis du corps, au cours de l’évolution de la
croissance, passent par les zones limbiques, donc le siège des émotions
principalement, pour être communiqués au cerveau préfrontal, lequel va
apprendre à décoder le sens des premières expériences vécues.
Dans sa théorie de l’Image inconsciente du corps, F.Dolto
insiste pour la définir comme « l’instance des toutes premières formes de
mémoire relationnelle psychocorporelles avec le milieu familial accueillant. »
Mais revenons à Olivier Soulier, pour qui le cortex cérébral
est enfin myélinisé à l’âge de 21 ans,
et va de ce fait pouvoir décoder les sources des véritables conflits
internes, par une représentation claire du conflit entre Projet personnel et
projet familial.
Il insiste particulièrement sur le fait que la prise de
conscience de la majorité des conflits psychiques qui se traduisent en sclérose
en plaques survient dans les familles où le pouvoir idéologique d’empreinte est
très fort, comme c’est souvent le cas dans les « familles à haut pouvoir
idéologique » :
Imprimatur des croyances religieuses psychorigides, mais
aussi sociales et politiques et syndicales, ou encore du fait des « histoires
transgénérationnelles à haut risque de répétitions inconscientes », comme pour
exorciser les fantômes de lignées et tenter de réparer les siens !
Vous connaissez tous cette affirmation biblique, reprise par
Freud :
« Les fautes des pères rejailliront sur leurs enfants,
jusqu’à la 3e ou la
4e génération », dont Jung nous a lui-même donné la clé pour
soigner les enfants, car c’est véritablement Jung qui a ouvert la psychanalyse
au transgénérationnel : « On ne peut soigner des enfants en psychanalyse, sans
travailler aussi avec leurs grands-parents », affirmait-il, bien avant F.Dolto
!
Bref, toute cette parenthèse pour vous dire, avec Olivier
Soulier, que le cerveau préfrontal, qui est celui de la grande intelligence
intuitive, valide jusqu’à 21ans, va maintenant laisser la place à l’intelligence
abstractive et conceptuelle.
C’est parce que la gaine de myéline est venue recouvrir
l’intuition profonde de l’enfant qu’il y a conflit possible entre les deux
projets : le sien propre et celui de l’autre parental.
Lorsque le sujet prend conscience de la nature de ce
conflit, il lui faut le résoudre en quittant l’ancienne empreinte parentale et
ses charmes de loyauté inconsciente, en faisant comme Arthur Rimbaud qui quitta
tout, sa famille pathologique y compris, à l’âge de 17 ans.
C’est vital, nous dit Olivier Soulier, au risque sinon de se
retrouver en arrêt de croissance et donc de motricité.
Illustration par mon histoire personnelle.
Je vais maintenant tenter d’illustrer tout ceci par mon
parcours personnel pour vous expliquer l’origine de ma SEP.
Encore une fois, je vous prie d’en pardonner l’impudeur
apparente, mais je veux éclairer ceux qui, ce soir, sont venus pour tenter d’en
comprendre le processus, étant atteint eux-mêmes d’une sclérose en plaques.
.. Et puis, vous
savez bien que les analystes ne s’intéressent qu’à ce que Dolto a appelé le «
Parler vrai » en analyse !
Alors je ne vais pas jouer la coquette…
J’espère surtout, par cette indiscrétion-là, vous éclairer
un peu sur les voies thérapeutiques elles-mêmes à mettre en œuvre.
Comment avez-vous fait, car « Too good to be true ! »,
n’est-ce-pas ?!
Un peu d’histoire transgénérationnelle.
Ceci nécessite que j’ouvre la noix de coco ou épluche
l’oignon brièvement !
Je suis donc né en 1940 dans une famille à haut pouvoir
idéologique, comme dirait Olivier Soulier…
Une famille pasteurisée depuis trois générations qui m’a
conduit très tôt à épouser le plan familial attendu : devenir pasteur à mon
tour puisque j’étais doué pour les études parmi les miens.
Mon projet personnel était double en fait et j’ai dû lâcher
sur mon désir.
Françoise Dolto disait que, pour elle, il n’y avait qu’un
seul péché :
« Pécher contre son propre désir ».
Comme elle avait raison, le péché signifiant en hébreu : «
une erreur de cible »…
Je voulais tout d’abord épouser ma cousine germaine Claudie,
qui avait pour parrain et marraine mes parents, alors que moi-même j’avais eu
son père comme parrain.
On peut dire que la corbeille était déjà pleine à la
naissance pour que mon intérêt soit attiré par cette cousine-là !
Mon projet personnel d’autre part consistait, à l’époque de
mon adolescence, à faire des études
médicales pour aller soigner en Afrique, fasciné que j’étais par la figure du
Docteur protestant de Lambaréné le Dr.Albert Schweitzer, excusez-moi du peu !!!
Les rêves d’adolescent sont parfois grandioses …
Ainsi, j’avais 15 ans, lorsque je suis allé déclarer ma
flamme à….
« Mon » père … pour épouser « Ma » cousine germaine adorée,
Claudie
Inutile de vous dire que cette confidence à mon père d’alors
fût mal accueillie !
« Je me suis ramassé une gamelle », par cette déclaration
d’amour que je lui annonçais pour Claudie,
et qui fit dire à mon père, seule autorité crédible à mes yeux à
l’adolescence :
« Je t’interdis de déclarer ton amour à ta cousine germaine,
ce serait un inceste généalogique et vous n’auriez d’ailleurs pas d’enfants
sains de corps et d’esprit. Si tu l’aimes véritablement, ne lui en dis rien et
reprends tes études. Ce n’est pas vers la médecine que l’on se tourne quand on
est un Barral, mais vers Dieu à travers la mission pastorale. »
Famille à haut pouvoir idéologique comme dirait Olivier
Soulier !
Je suis alors parti à travers les routes de France vivre
avec les gitans pendant toute une année, alors que j’étais interne au Collège
Cévenol, au Chambon sur Lignon pour passer mon bac.
C’est pourquoi au retour de cette pérégrination-là mes
parents m’ont envoyé de l’Auvergne, où j’avais passé mon enfance, à
Saint-Germain-en-Laye dans la fameuse « Ecole préparatoire de théologie » où
j’ai passé mon baccalauréat de philosophie.
Or si cet interdit posé par mon père fut un coup de foudre
pour mon cœur, ce ne fut pas le premier coup de foudre !
J’avais été réellement foudroyé à l’âge de 12 ans en
Ardèche, lorsque j’étais en pension protestante à Charmes sur Rhône.
La foudre m’a laissé une marque au fer rouge, pendant trois
jours !
Il s’agissait d’inscriptions, au fer rouge sur tout le
tronc, face et dos compris, de superbes traces : deux arbres avec des serpents
entrelacés dans les branches. J’aurais voulu garder ces formidables dessins
toute ma vie, mais je n’ai eu droit qu’à une attaque en règle de mon système
immunitaire…
Coup de foudre sur le corps qui fut sans doute aussi à
l’origine de mon intérêt pour la médecine.
Le troisième séisme, pour rester avec vous sur la question
du conflit entre projet personnel et projet familial, est survenu alors que je
venais de terminer, à 24 ans, mes études de théologie à la Faculté protestante
de Paris.
J’avais eu entre les mains le texte qui circulait sous le
manteau, appelé depuis « la question Alleg », texte dans lequel le colonel
Alleg dénonçait la pratique de la torture des membres du FLN par l’armée
française elle-même, texte qui n’a été véritablement révélé au grand public en
France que quelque 30 ans plus tard officiellement, comme vous savez !
Avec six de mes camarades étudiants, nous sommes allés
rencontrer les autorités religieuses protestantes rue de Clichy pour leur
réclamer une prise de position solennelle afin de dénoncer dans la presse
nationale ces pratiques iniques.
Il nous a alors été répondu :
« Vous êtes des missionnaires de « la cité de Dieu », non de
la « cité des hommes ».
Tous membres du mouvement appelé « Christianisme social »
avec le philosophe Paul Ricoeur, nous avons été scandalisés par ces propos !
Nous avons préféré donner notre démission pour ne pas être
parjures à nos convictions, et avons refusé d’exercer le métier pastoral, alors
que nous avions tous achevé notre faculté …
Mon père en a pris ombrage évidemment, mais j’avais alors 25
ans et non plus 15 !
Nous sommes rentrés dans le mouvement des objecteurs de
conscience, en pleine guerre d’Algérie, en nous saisissant du décret du Général
de Gaulle qui ouvrait la possibilité alors d’un long « service civil » aux
objecteurs de conscience.
Nous sommes aussi allés porter nos combats ailleurs et avons
créé ensemble une revue intitulée « Hermès-Hérytem, Critique Politique de la
vie quotidienne », dont Raoul Vandengheim s’est largement inspiré ensuite, en
mai 68, pour écrire son best-seller « Traité du savoir-vivre pour une jeune
génération », largement repris par les médias en mal d’explications pour cerner
le « Mouvement du 22 mars », comme on l’appelait alors…
Puis, je suis, pour ma part, entré à la Sorbonne pour
retrouver mon projet personnel : les soins du corps et de l’esprit et non ceux
de l’âme !
Par la même occasion, et grâce à ma cure analytique avec le
Dr Pierre Solié, qui était alors le Président de la Société psychanalytique
jungienne, j’ai aussi repris mon projet personnel de cœur à cœur avec celle que
je n’avais cessée d’aimer et nous nous sommes mariés : ma cure analytique
m’ayant appris que le seul péché était de pécher contre son désir.
Mais plus encore, car la cure jungienne avec le docteur
Pierre Solié m’a permis de revisiter la construction du « Faux-self » dont je
vous parlais au début de ce propos.
Notre ami Michel Cazenave a bien connu Pierre Solié, avec
lequel il a organisé le fameux colloque de Cordoue et il sait combien ce
dernier pouvait être un psychanalyste redoutable !
Grâce à lui et sa lecture mythanalytique des constructions
psychiques, j’ai pu remettre à plat l’ensemble du projet familial à mon
endroit, en donnant libre cours à ma soif de Dieu, mais cette fois-ci en
m’enfermant des heures entières à la Bibliothèque Sainte Geneviève pour
examiner la question de l’historicité de Jésus-Christ, à travers de très
nombreux textes qui me révélaient au moins une chose sûre :
la Bible n’était pas un texte sacré révélé aux hommes par
Dieu, au sens où le projet familial avait voulu me le faire croire !
La Bible, document chiffré, selon l’expression de Raymond
Abellio, devenait alors un texte plein de symbolisme magnifique emprunté par
ailleurs à d’autres traditions et mythologies de cultures diverses.
La Bible que l’on m’avait enseignée retrouvait sa juste
lecture historico-critique dans une relecture des textes, le plus souvent
tributaires de récits recomposés, falsifiés, corrigés sans cesse par les
scribes et pharisiens, mais aussi les premiers Pères de l’Eglise chrétienne
pour ce qui est du Nouveau Testament, textes souvent remaniés donc au cours des
siècles pour établir enfin un codex, un corpus dogmatique intangible, au risque
d’en figer le message vivant et spirituel lui-même !
Ce fut pour moi une quatrième atteinte à ce que je croyais
être mon intégrité d’homme croyant et chrétien.
Le projet familial trouvait là ses limites !
Ce fut un nouveau séisme, qui eut l’intérêt cependant de
forger une pensée d’agnostique mystique.
Le projet familial pour moi avait cessé d’être crédible, au
sens où l’entend Olivier Soulier.
Mais ce ne fut pas tout, car « la vie n’est pas un long
fleuve tranquille » !
Il me fallut encore attendre 30 années, 30 ans pendant
lesquels j’exerçais le métier de psychanalyste, pour découvrir que je n’avais
pas été le seul à entrer en conflit avec le projet familial :
mon frère aîné que j’aimais tant et qui avait été pour moi comme
un soleil, mais un soleil obscurci par son point aveugle personnel qui ne
trouvait pas le jour, s’est suicidé à l’âge de 60 ans !!!
Ce séisme-là fut encore plus éprouvant, car je n’avais pas
su, à travers mon projet personnel, sauver mon frère !
J’ai appris la nouvelle par un coup de téléphone de ma mère
pendant que j’étais en séance avec l’un de mes patients, analyste heureusement
lui aussi, présent d’ailleurs ce soir avec nous, Bernard Torgeman que je salue
ici.
Il se souviendra de notre accord ensemble alors ce jour-là :
Incapable de l’écouter plus longtemps, je lui ai proposé une
pratique peu orthodoxe, à la méthode de Ferenczi , cet « enfant terrible de la
psychanalyse » comme l’appelait Freud, et nous avons échangé nos places pour
que je puisse retrouver mon souffle.
L’année suivante, atteignant à mon tour mes 60 ans, ma
sclérose en plaques s’est déclarée à la
date anniversaire de la mort de mon frère !
La suite vous la connaissez : « une SEP foudroyante et
a-typique » selon les termes mêmes de mon neurologue à Paris, professeur
émérite s’il en est !
À travers tout ce parcours dont je viens brièvement de vous
faire le récit, vous avez sans doute pu trouver une illustration de la théorie
de mon ami Olivier Soulier, grand spécialiste de la sclérose en plaques :
l’on n’en a jamais fini avec le travail d’éclairage et de la
quête du sens de nos maladies !
Alors, voyez-vous, j’ai pu certes retrouver les chemins de
mon projet personnel, et lâcher le conflit avec le projet familial, mais
cependant un point aveugle résistait sans doute encore quelque part,
qui m’amène à vous dire ceci ce soir :
J’ai guéri ma sclérose en plaques, mais je n’ai pu réussir à
sauver mon frère :
Projet familial mis en échec, mais aussi projet personnel !
En guise de conclusion, bien qu’il n’y a rien à conclure
puisqu’il s’agissait plutôt d’ouvrir une réflexion, j’insisterai sur ce dernier
point :
Nous ne pouvons faire le salut d’autrui, nous ne pouvons
sauver le plan familial sans risquer de se mettre soi-même en position
sacrificielle !
Mon frère aîné en est mort…dans un urgent suicide que
personne n’aurait pu anticiper !
Nous n’avons pas le pouvoir de nous mettre à cette place-là,
alors même que notre projet personnel tente de nous en persuader.
À cet endroit précis, le plan personnel et le plan familial
ne pourront que très rarement coïncider.
Avec le poète René Char, que j’aime lire et relire, sachons
que :
« Toute action qui engage l’être, quand bien mêle notre âme
en serait ignorante, comporte toujours une adhésion ou un repentir, il y faut y
consentir. »
Avec Pierre Solié et Françoise Dolto qui m’ont si bien
accompagné tout au long de ma formation d’analyste, j’ajouterai ce soir :
« Parfois, vouloir comprendre, c’est déjà trop ! »
Laissons aussi à la vie sa part d’énigme, l’espace du sacré,
ou le sacré de l’énigme…
Permettez-moi cependant encore d’insister :
ce que ma SEP m’a enseigné, au risque d’une utopie qui a
valeur heuristique à mes yeux : « Le
corps pense » !
Michel Odoul dirait quant à lui « La maladie pour me guérir
! »
Le dernier message symbolique inscrit sur la tombe de
Françoise Dolto était : « N’ayez pas
peur ! »
Je citerai encore Wolfgang Pauli, mathématicien et physicien
mondialement connu, qui faisait naguère profession de scientisme étroit dans la
meilleure tradition du XIXe siècle.
C.G. Jung a lui aussi beaucoup travaillé avec Wolgang Pauli.
En 1932, au congrès de Copenhague, par son scepticisme glacé
et sa volonté de puissance, il apparaissait comme le Méphisto de Faust.
En 1955, cet esprit pénétrant avait si largement étendu ses
perspectives qu’il se faisait le peintre éloquent d’une voie de salut intérieur
longtemps négligée.
Cette évolution est typique ! Elle est celle de la plupart
des grands atomistes.
Ce n’est pas une retombée dans le moralisme ou dans une
vague religiosité.
Il s’agit, au contraire, d’un progrès dans l’équipement de
l’esprit d’observation ; d’une réflexion nouvelle sur la nature de la
connaissance.
« En face de la division des activités de l’esprit humain en
domaines distincts, strictement maintenue depuis le XVIIe siècle, dit Wolfgang
Pauli, j’imagine un but qui serait la domination des contraires, une synthèse
embrassant l’intelligence rationnelle et l’expérience mystique de l’unité. Ce
but est le seul qui s’accorde au mythe, exprimé ou non, de notre époque».
Shri-Aurobindo, célèbre philosophe indien éclairé d’un
esprit scientifique sur les traces de Darwin, était convaincu que l’évolution
de notre humanité reposerait un jour sur la capacité de certains hommes à faire
muter l’espèce humaine tout entière grâce à leur capacité à déprogrammer les
engrammes de notre mémoire cellulaire pour une reprogrammation nouvelle de
l’Homme.
C’est à penser ce nouveau paradigme que j’inviterai votre
réflexion.
Mon ami Jean-Yves Bilien disait à la fin de son film
d’entretiens avec moi, et je vais lui laisser la parole à son tour maintenant :
« Un jour, peut-être, les derniers secrets des particules
élémentaires nous seront révélés, grâce à la compréhension de nos facultés
encore mal interprétées du cerveau. Le corps pense, cela pourrait signifier que
dans le processus de guérison, notre cerveau, qui est le centre de gestion des
réactions les plus complexes, contient en lui-même les voies les plus intimes
du psychisme et de la physiologie, à condition sans doute que l’homme
réconcilie en lui son conflit interne entre
« Jouir Vivre ou jouir mourir » ?
Le corps parle, le corps désire, le corps pense, et c’est
l’esprit qui informe la cellule !
Nous ne devrions pas dire « J’ai un corps », comme
l’exprimait lui-même ce philosophe, humaniste chrétien et fondateur de la
grande et célèbre revue Esprit, j’ai nommé Emmanuel Mounier, nous devrions dire
:
« Je suis mon corps ».
Willy Barral
Conférence donnée en février 2011
au cinéma l’Entrepôt à Paris
N.B. Pour plus amples informations concernant les mesures
que j’ai mises en place en vue de mon processus de guérison, je vous invite
vivement à aller consulter le film que Jean-Yves Bilien a réalisé avec moi,
intitulé
« Entretiens avec
Willy Barral », que vous pourrez vous procurer directement et acheter par
internet sur son site « Jean-Yves
Bilien.com ».
Pour le DVD présentant en détail le Congrès du docteur
Olivier Soulier “Sortir de la sclérose en plaque”, il est disponible sur le
site Sens et Symboles, à partir de ce lien:
Willy Barral est décédé en mars 2013 d'un infarctus
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