Le mythe de la Terre Creuse

Depuis quelques jours je suis plongé dans la lecture des "Chroniques de Girkus" d'Anton Parks, un livre qui reprend de façon romancée les traductions des tablettes sumériennes. Elles nous livrent, entre autre, les tumulteuses origines de la Terre et de l'homme moderne. (http://www.antonparks.com)
Il y est souvent question de planètes creuses, et notament de la notre, la planète Terre. En toute logique je me dis que si la Terre était creuse cela se saurait, non ? Voici quelques pages de témoignages pour y voir un peu plus clair, enfin presque...C.R.



Abzu, terre creuse


Attention, ceci est un montage photo. (Stéphane Kervor l'a fait)

Existe-t-il un autre monde sous nos pieds, où vivent des hommes supérieurs, plus grands, plus savants que nous, sous la lumière d'un soleil central qui ne se couche jamais ?

"Au monde entier je déclare que la terre est creuse et habitable intérieurement" déclare John Cleves Symmes en 1818. Il passera le reste de sa vie à défendre cette thèse, qui influencera ensuite de nombreux auteurs de fiction : Jules Verne et son Voyage au centre de la Terre ou encore Edgar Rice Burroughs et son Tarzan au coeur de la terre. Ce qui rendit la théorie de la terre creuse de plus en plus populaire. Dans les années 1900, deux nouveaux essayistes développent la thèse de Symmes.

Pour Reed et Gardner, la terre est creuse, ouverte aux pôles. Reed imagine que les aurores boréales sont en fait la réflexion de phénomènes lumineux qui se passeraient à l'intérieur de la terre. Peut-être une activité volcanique ? L'idée fait son chemin. Plus tard, Raymond Bernard écrira : "Nous vîmes quelque chose de si étrange que nous en restâmes muets de stupeur. En pleine mer, devant nous, se dressait soudain une sorte de grande montagne dans laquelle, à un certain endroit, l'océan semblait se déverser !

Héléna Blavatsky avec Maître Kuthumi, El Moria et le comte de Saint-Germain. Auteur inconnu.Intrigués, nous continuâmes dans cette direction et nous nous trouvâmes bientôt en train de naviguer dans un vaste canyon qui conduisait au centre du Globe. Nous n'étions pas au bout de nos surprises. Nous vîmes un peu plus tard qu'un soleil brillait à l'intérieur de la Terre." (source) Héléna Blavatsky, une célèbre ésotériste, se rallie à la thèse d'une Atlantide souterraine, l'Agartha.  Ce monde souterrain ne se confond pas avec la terre creuse, mais il en rend l'hypothèse encore plus séduisante.


Le décor est maintenant planté, la terre est une sphère creuse, avec deux ouvertures aux pôles, et en son centre brille un soleil qui ne se cache pas, qui entretient à l'intérieur un climat doux et riant, et dont la lumière particulière prolonge infiniment la vie des habitants. Car il y a des habitants. Des êtres plus beaux et plus forts que nous, qui ont une durée de vie beaucoup plus longue que la nôtre.

 Des êtres qu'on pourrait bien appeler des dieux. Décidément l'agartha, ce monde souterrain habité par des dieux, géré par le Roi du Monde, ça me rappelle beaucoup de choses. Dans la mythologie grecque, on trouve l'histoire d'Ouranos qui se réfugie dans le monde souterrain. Mais il n'y a pas qu'en Grèce… Dans la mythologie celtique, les Tuatha se réfugient dans le monde souterrain du Sidhe. Dans la mythologie chrétienne, sous la terre se trouve l'enfer où vont les damnés pour l'éternité.

Et dans la mythologie sumérienne, Enki le dieu créateur, las de ses affrontements permanents avec son frère Enlil, lui abandonne la surface terrestre dont Enlil devient l'administrateur, en Sumérien le Sadam, ou le Satan. Et Enki-Dieu, où s'en va-t-il ? Il s'enfonce sous terre pour rejoindre l'abzu.


Selon les Sumériens, toutes les planètes sont creuses, et leur espace intérieur se nomme abzu. Ce partage entre dieux du monde d'en haut et de celui d'en bas se retrouve dans les mythes égyptiens et grecs. Et même dans la religion romaine dell'inferno.

Souverain du monde, dieu civilisateur, Osiris enseigne aux Egyptiens la loi, l'agriculture, et le respect de la religion. Mais sa popularité auprès de ses sujets provoque la jalousie de son frère Seth qui tue Osiris, le dépèce, et en disperse les morceaux à travers le pays. Isis, soeur et femme d'Osiris, recueille ce qui reste de son époux et, grâce à ses incantations, parvient à le ressusciter. C’est alors qu’est conçu Horus, qui vengera la mort de son père et qui règnera longtemps sur la terre d'Egypte... ou celle d'Atlantide.

Quant à Osiris, il gagne le monde souterrain où il devient le maître du royaume des morts, et le juge de l’âme des défunts.

En Grèce, après la victoire sur Cronos, Zeus règne sur la Terre, Poséïdon sur la Mer, Hadès et Héphaïstos sur les Enfers et le monde d'en bas. Ce monde sous nos pieds est omniprésent : les Mayas se disent gardiens de souterrains sacrés. Creusés il y a des millénaires par des machines inconnues sous l'Amérique latine, ils étendent leurs ramifications du golfe du Mexique à l'Antarctique. Si les mythes sont le testament des Dieux, sous son aspect fantaisiste cette légende mérite d'être prise au sérieux.

Tout de même, un trou dans les pôles, depuis le temps, on aurait dû le remarquer, non ? Pas forcément, dit Roch Saüquere. Ses recherches dans les fichiers de la NASA lui ont montré que les clichés des pôles sont extrêmement rares, et quand on en trouve un, le pôle est caché sous une mer de nuages. Admettons. Mais les explorateurs qui s'y relaient depuis deux siècles ? Comment ont-ils fait pour ne pas tomber dans le trou ? Peut-être que certains y sont tombés, comme l'amiral Byrd.

"1926 : Byrd et ses hommes marchaient depuis des heures sur la banquise, escaladant les moutonnements chaotiques des glaces éternelles, et dévalant de dangereux à-pics. Soudain, ils découvrirent un spectacle inoubliable. Sous leurs yeux médusés s'étendait une longue vallée étroite et profonde couverte d'une végétation luxuriante et baignée d'un chaud soleil permanent.
Une véritable oasis de vie au milieu du grand désert de glace.
L'amiral Byrd en 1945
Après une longue heure de descente, ils avaient changé de monde. Ils entraient dans une plaine où régnait une végétation prolifique et presque paradisiaque. La chaleur douce et pénétrante (19°8 C) les obligea à quitter leurs équipements d'explorateurs polaires. Sous leurs pieds, ils foulaient une herbe drue et grasse." (source) Hélas, à bout de forces et de vivres, ils durent abandonner. Les jours suivants, malgré tous leurs efforts, ils ne purent retrouver leur "paradis perdu".

Se rejoignent au pôle nord la lune et le soleil

Mais Byrd ne veut pas renoncer à cette quête qui le hantera jusqu'à la mort. En 1947, il fut le premier à survoler les pôles, sans retrouver la vallée perdue. En 1955, lors d'une expédition antarctique, il envoie le message radio suivant : "Le 13 janvier, des membres de l'expédition des Etats-Unis ont accompli un vol de 4300 km à partir du chenal Mc Murdo et pénétré une terre sur une distance de 3700 km au delà du pôle" A son retour, il ajoutera ceci : "La présente expédition a ouvert un nouveau et vaste territoire". 

Enfin, peu avant sa mort, il aura cette phrase sybilline : "Ce continent enchanté dans le ciel, terre de l'éternel mystère !"  Qu'a-t-il vu, ou qu'a-t-il imaginé ? De quel continent enchanté parle-t-il ? Byrd emportera son secret dans la tombe. Faut-il croire ceux qui disent que les meilleures parties de ses témoignages ont été détruites ou classées top secret ? Malheureusement, ce dossier-là est classé une fois pour toutes, aucun espoir de le rouvrir un jour. A moins que Byrd ne revienne d'outre-tombe…

La BD, elle aussi, a succombé aux sirènes de l'intramonde. Edgar P. Jacobs, influencé par Héléna Blavatsky et Edgar Rice Burroughs, a mis en scène dans son Enigme de l'Atlantide un continent souterrain très crédible. Plus près de nous, les frères Schuiten, phares de la BD belge, ont initié une série étonnante, Terres Creuses,  purs chefs d'oeuvre. La littérature, dessinée ou non, est une porte vers l'autre monde. Par le recours des mémoires akashiques, à leur insu les auteurs n'imaginent rien.

L'abzu est le coeur creux de toutes les planètes, selon la mythologie sumérienne.

Ils puisent dans le Vivant les événements vécus par des femmes et des hommes d'ailleurs, ou d'autrefois. Cet intramonde, ce vaste domaine inconnu pourtant si près de nous, serait-il une analogie avec l'immensité sans limite de notre univers intérieur, où tout est possible, tout est accessible, tout est lumière ? Ce soleil qui brille, tel un diamant parfait, au coeur même de notre planète, à la place de ce que les géologues appellent le noyau terrestre, cette pure source de lumière d'immortalité qui fait de l'homme un dieu, tout est métaphore dans ce mythe, tout est enseignement dans ce conte. A condition d'y voir clair.

Sans doute la Terre creuse n'est qu'une affabulation de Héléna Blavatsky, ou plutôt un légominisme, selon le mot de Gurdjieff. Un légominisme est une fable qui ne prétend pas à la vérité historique, mais qui, à l'instar des koans zens ou des contes soufis, révèle une vérité supérieure qui, sans la structure et les détails du conte, demeurerait inaccessible au plus grand nombre. Intéressante méthode... et pertinent procédé. On peut se demander, et nos lecteurs avisés l'auront déjà fait, si tout ce site n'en est pas un.




LES MONDES CREUX    
par Hans W. Lintz & Anton Parks
 



Pour certaines personnes, les mythes les plus saugrenus ont la vie dure. Tel est le cas de celui de la Terre Creuse. Vous avez, sans doute, déjà entendu parler de cette histoire vieille comme le monde comme quoi la Terre serait creuse, qu'elle aurait un soleil intérieur qui éclaire un royaume souterrain dans lequel vivrait un peuple hautement civilisé. Pour toute personne n'ayant jamais eu l'occasion d'avoir en main l'historique de ce mythe, cette histoire lui paraîtra totalement ridicule et sans fondement. Le thème de la Terre Creuse est d'une grande importance et de ce fait, il nous a semblé bon de consacrer un dossier sur le sujet afin de vous donner la possibilité de juger par vous-même !…

Nous tenons à préciser aux lecteurs que les clichés provenant des agences spatiales américaines et européennes que nous allons utiliser ne constituent pas des preuves irréfutables de l’existence de la Terre Creuse. En effet‚ nous pourrions très bien nous poser la question de savoir parmi toutes ces images lesquelles n’ont pas été retouchées et pourquoi sont-elles disponibles dans des magazines ou sur le Net ?... Nous vous demandons donc de rester vigilant‚ même si‚ pour notre part‚ la Terre Creuse est une réalité qui finira bien un jour par se confirmer.

De nombreuses traditions du monde évoquent un lieu souterrain, habitacle caché des "dieux", où ces derniers vivent en secret, loin du regard des Hommes. Dans la littérature sumérienne, l'Abzu représente le monde souterrain de la planète Terre où toutes les eaux se rejoignent pour former une nappe d'eau souterraine. L'Abzu est l'abysse ou l'abîme du monde. La décomposition de ce terme en AB (trou et ouverture) ; ZU (connaissance, sagesse, savoir) nous donne "le trou de la connaissance ou du savoir". Dans la mythologie sumérienne, l'Abzu est la demeure du "dieu" Enki-Ea, le sage serpent de la création, assimilé à la divinité de la sagesse et au père de l'humanité. C'est en cet endroit qu'il est dit qu'Enki-Ea créa l'humanité avec plusieurs sages-femmes. Toutes ces informations inscrites sur les tablettes d'argile du pays de Kalam (Sumer) sont confirmées, entre autre, par les deux traditions amérindiennes suivantes :

"Nous avons été créés quelque part dans le monde souterrain par le Grand Esprit, le Créateur. Il nous a d'abord créé un, puis deux, puis trois. Nous avons été créés égaux, en unité, vivant de manière spirituelle, là où la vie est éternelle. Nous étions heureux et en paix avec nos semblables".
Tradition des Indiens hopi de l'Arizona, racontée par Dan Katchongva, du Sun Clan - © Hopi Information Network

"Pour les Indiens Nahua, les Maîtres de la Terre habitent le Tlalocan, le royaume qui soutient la Terre. Le Tlalocan est une immense grotte dotée de montagnes, de fleuves et de lacs. Au cœur du Tlalocan se dresse le Xochinkuàuit, l'arbre fleuri. Les Nahua précisent qu'une partie orientale du Tlalocan, porte le nom d'Apan.
C'est à cet endroit que viennent toutes les eaux du monde. Ce lieu abonde de champs et de jardins. C'est également à Apan que se trouve la Déesse Mère "qui est à la fois l'embryon et l'être multiple de l'ensemble des sages-femmes". Pour les Nahua, le Tlalocan est également l'espace rempli d'eau sous la Terre, nommé "le royaume à la lumière dorée" où la musique résonne sans cesse…".

Ancienne tradition aztèque, "Les Paradis de Brume". Alfredo Lopez-Austin / LES PARADIS DE BRUME - Mythes et pensée religieuse des anciens mexicains, Maisonneuve & Larose, 1997
Représentation de la Terre Creuse par Edmond Halley. Dessin édité en 1692 dans le Philosophical Transactions.

La première personne à avoir écrit une œuvre complète sur le concept de la Terre Creuse est l'astronome et mathématicien anglais, Edmond Halley (1656-1749). Il fut également le premier homme à avoir essayé d'expliquer les aurores polaires en précisant qu'elles étaient le reflet de la lumière qui éclaire le Monde Souterrain. Tous ses travaux ont été publiés dans "The Philosophical Transactions of the Royal Society of London" et ne furent guère appréciés par les scientifiques de l'époque. Ses travaux ne firent pas grand bruit et aujourd'hui encore, on se souvient davantage de Halley comme l'astronome qui découvrit la comète qui porte son nom, que du philosophe qui a écrit sur les variations magnétiques des pôles, la Terre Creuse et les aurores polaires.
Coupe du globe terrestre selon Symmes. Gravure apparaissant sur la pochette arrière de la réédition de 1885.
Le 10 avril 1818, l'ancien capitaine de l'infanterie américaine, John Cleves Symmes, envoie un gros paquet de la poste de Saint-Louis, Missouri. Par cet envoi, il souhaite alerter le monde entier; les hommes politiques et l'opinion publique, de sa conviction profonde que "la Terre est creuse, qu'elle est formée de plusieurs sphères concentriques et qu'elle est habitable en son centre". Sans doute, inspiré des travaux de Sir Edmond Halley, Symmes, déclara dans sa lettre qu'il intitula "TO ALL THE WORLD - Light gives light to light discover ad infinitum", qu'il passerait sa vie entière à prouver cette réalité et qu'il souhaitait, avec l'aide financière de quiconque, entreprendre une expédition dans le centre de la Terre. Par sécurité, il ajouta à sa lettre un certificat médical pour confirmer la pleine possession de ses facultés mentales. Comme on s'en doute, ses déclarations firent l'objet de railleries. Pourtant avec beaucoup d'obstination, Symmes intéressa le sénateur Richard M. Johnson qui déposa devant le Congrès, le 28 janvier 1823, une demande officielle de financement pour le lancement d'une expédition. Mais l'affaire traîna pendant de nombreuses années et fut sans cesse repoussée. En 1826, toutes les notes et articles de Symmes furent publiés dans un livre intitulé : "Symmes’ Theory of concentric Spheres". Epuisé par un combat sans lendemain, Symmes décéda le 29 mai 1829, hanté par sa conviction d'une Terre Creuse avec une ouverture à l’extrémité de chaque pôle… Toutefois, la théorie de Symmes ne disparut pas avec lui et l’un de ses adeptes, Joseph Reynolds, prit la succession de cette folle entreprise. Il réussit à approcher le secrétaire de l’US Navy, Samuel Lewis Southard, qui trouva le moyen de convaincre le Président John Quincy Adams. Une expédition pour le pôle sud prit la mer le 29 octobre 1829 du port de New York. Malheureusement, elle fut un véritable désastre. Très peu d’informations nous sont parvenues, sauf qu’aucune ouverture n’a été découverte au pôle sud et que les hommes furent sauvés de justesse d'une mort certaine due au froid et à la faim. Ce fut un coup dur à la théorie de Symmes et celle de la Terre Creuse…
Pourtant, cette même année de 1829, le 3 avril, deux hommes, Jens et son fils Olaf Jansen, quittent Stockholm pour aller pêcher. Ils prirent la direction du nord, longèrent les côtes des îles de Gotland et d’Oeland et continuèrent en passant par le détroit qui sépare la Suède et le Danemark. Les étapes se succédèrent, Kristiansand sur les côtes de la Norvège, les îles Lofoten, Hammerfest et finalement, le 23 juin, Wijade Bay où ils s'arrêtèrent quelques jours pour pêcher parmi les icebergs.
Début du voyage parmi les icebergs.
Dessin de J.A. Williams pour l'édition de 1908.


Une eau fortement agitée fit tanguer le bateau trois
heures durant".
Dessin de J.A. Williams pour l'édition de 1908.
Ensuite, ils reprirent le voyage en direction des côtes de Franz Joseph qu'ils longèrent durant plusieurs jours. Alors, survint un vent glacé favorable qui les dirigea plus à l'Ouest. Après 24 heures de navigation, alors qu'ils envisagaient de rebrousser chemin, ils furent face à l'incroyable : une terre verdoyante, le vent ne soufflait plus et l'air était tempéré et calme. Ils pêchèrent sur place quelques jours et prirent la décision de continuer leur chemin sans savoir qu'ils iraient de surprises en surprises. En poursuivant leur route, les deux voyageurs se rendirent compte qu'ils voyageaient dans une eau calme, sans iceberg… Plus loin, ils rencontrèrent une inquiétante brume accompagnée d'une eau fortement agitée qui fit tanguer le bateau trois heures durant. Ensuite, quand le temps redevint plus clément, ils remarquèrent qu'ils avaient perdu un tiers des provisions ainsi que leur eau potable. Pendant qu'ils vérifiaient l'état avant du petit bateau, devant eux, à l'horizon apparut, un deuxième soleil. Son emplacement les surprit beaucoup et ils pensèrent à un mirage qui allait se dissiper d'ici peu. A leur stupéfaction, il n'en fut rien et au contraire, plus ils avançaient au fil des jours, plus le soleil montait à l'horizon.
Olaf devant le "Smoking God". Dessin de J.A. Williams pour l'édition de 1908.
Il se révéla d'un aspect rouge et cuivré avec, par moment, des nuances pâles et brumeuses. Par la suite, les deux pêcheurs baptisèrent cet astre "le Dieu Brumeux" (the smoking God). Olaf et Jens pensaient depuis longtemps avoir dépassé le Pôle Nord, mais leur boussole continuait à pointer droit devant.
Alors qu'ils continuaient à avancer, Olaf mit sa main dans l'eau et fut surpris de constater que c'était de l'eau douce. Très croyant aux Dieux de ses ancêtres, et sans doute pour expliquer ce qu'il ne comprenait pas, il pensa tout de suite à un don d'Odin et de Thor. Le temps et les jours passaient et inexorablement l'étrange soleil montait de plus en plus haut dans le ciel alors que le second soleil (le vrai) se retirait derrière eux au sud-est. C'est aux alentours du début du mois d'août que "le Dieu Brumeux" fut définitivement à son zénith, aux yeux des deux voyageurs. Peu de temps après, ils accostèrent sur une terre verdoyante pleine d'arbres et de végétation. Jens remercia Odin. Ils explorèrent les lieux quelques jours et trouvèrent des arbres de très grande taille, des rivières, des lacs. C'est dans cette ambiance subtropicale et démesurée qu'Olaf se souvint d’avoir calculé avec son père que lorsqu'ils mirent pied sur cette terre inconnue, cela faisait pratiquement cinq mois qu'ils avaient quitté Stockholm.
Mais leur exploration fut interrompue par l'arrivée d'une étrange embarcation occupée par des hommes de grande taille qui les invitèrent à les suivre. Ensuite, ils arrivèrent dans une cité du nom de Jehu où nos deux voyageurs furent cordialement invités à résider. Olaf précisa que l'activité première de ces "géants" était l'agriculture. Leurs très belles constructions (temples et habitations), étaient ornées d’or. La végétation était luxuriante et abondante et des fruits de tous genres poussaient un peu partout en parfumant l'atmosphère d'une odeur délicate. Tout était à la taille des habitants et les grains de raisin étaient aussi gros q'une pomme. Olaf et son père vécurent une année entière à Jehu. Aidés des gens chez qui ils logeaient et qui étaient d'une extrême bonté, ils apprirent la langue des hommes du dessous qui, selon Olaf, ressemble beaucoup au sanskrit. Ensuite, ils eurent la possibilité de quitter Jehu et de se rendre à la cité d'Eden pour rencontrer le Haut Souverain du Monde Souterrain. Ils se rendirent donc à Eden, transportés dans un appareil très rapide et silencieux encastré sur un monorail. Le voyage fut rapide et confortable. La citée d'Eden, selon les dires d'Olaf, était localisée dans une magnifique vallée qui surplombait tout le pays. La citée était entourée d'un gigantesque jardin dans lequel quatre rivières prenaient leur source dans une fontaine artésienne. Toujours selon Olaf, les quatre rivières portaient les noms suivants : l'Euphrates, le Pison, Le Gihon et l'Hiddekel. Olaf précisa également que les habitants du Monde Souterrain nommaient cet endroit "le nombril du monde".


Jens, Olaf et le Haut Souverain d'Eden. Dessin de J.A. Williams pour l'édition de 1908.
Ils eurent donc le privilège de discuter avec le Haut Souverain dans son palais. Les deux étrangers lui demandèrent l'autorisation de visiter les alentours et d'envisager ensuite leur retour à la surface, ce qui leur fut accordé. C'est ainsi que Jens et son fils Olaf parcoururent de nombreuses contrées (où ils firent la rencontre d'un éléphant de très grande taille) et cités comme Nigi, Delft, Hectea… Ces visites leur apprirent davantage de choses sur les habitants du dessous comme le fait qu'ils vivaient entre 600 et 800 ans, que leurs cités étaient pourvues de palais entièrement dédiés à la musique, où des cœurs d'au moins 250 personnes créaient de sublimes symphonies. Leurs principales vocations étaient l'agriculture, mais aussi l'horticulture et l'architecture. Notons également le fait que les intra-terrestres pouvaient communiquer entre eux par "les airs" (transmission de pensée), chose que n'arriva pas à s'expliquer Olaf. Le temps arriva où les deux voyageurs voulurent regagner le monde du dessus, Jens avait tout de même laissé sa femme en haut et cela faisait pratiquement deux ans et demi qu'ils avaient quitté Stockholm. Les deux voyageurs récupérèrent leur embarcation, la remplirent de provisions et firent leurs adieux à leurs amis en leur promettant de revenir d'ici un an ou deux.
Alors qu'ils s'apprêtaient à faire le voyage inverse, le père d'Olaf fit la remarque qu'a cette époque de l'année il devait faire nuit dans le Nord et qu'il serait préférable de ressortir par le pôle sud. Ils optèrent donc pour cette solution en prenant le même fleuve par lequel ils étaient arrivés à l'époque. Toujours d'après Olaf, c'est vers le mois de novembre ou décembre 1831 qu'ils quittèrent la douce chaleur du "Dieu Brumeux". Peu après, ils commencèrent à apercevoir le soleil à l'extrémité de l'ouverture du pôle sud. Comme pour l'aller, ils essuyèrent une sorte de petite tempête qu'ils ne purent expliquer que par la confrontation de l'air chaud du Monde du dessous et l'air polaire. Pendant deux semaines ils naviguèrent parmi les icebergs. Alors qu'ils pensaient avoir affronté le plus difficile, leur bateau rencontra un iceberg et vola en éclat. Olaf, à demi inconscient fut projeté sur la glace. Lorsqu'il se réveilla, avec absolument aucune notion du temps qui s'était écoulé depuis l'accident, il chercha désespérément une trace de son père et du bateau. Il fit le tour de l'iceberg et scruta l'océan, en vain.

Olaf face au Arlington. Dessin de J.A. Williams pour l'édition de 1908.
Désespéré, il fit les cent pas, effrayé à l'idée de mourir frigorifié, sans eau et aucune nourriture. Les heures passèrent… et finalement, comme par un coup heureux du destin, un bateau de pêche écossais, le Arlington, repéra les mouvements d'Olaf sur la glace. Lorsque l'heureux rescapé raconta brièvement son histoire, le commandant le fit enfermer sous la surveillance du médecin de bord.
De retour à Stockholm plusieurs mois après, Olaf apprit que sa mère avait rendu l'âme un an auparavant. Il se confia alors à son unique parent vivant pour le persuader de financer une expédition afin de retourner en bas. Son oncle Gustaf Osterlind fit semblant de s'intéresser et s'arrangea pour faire signer une pétition pour enfermer son neveu. Olaf fut interné pendant 28 longues années !!… A sa sortie, en octobre 1862, alors que son oncle était décédé depuis longtemps, Olaf se retrouva seul et sans ami. Il travailla comme pêcheur pendant les 27 années suivantes, en prenant bien soin de ne parler de son histoire à personne. Finalement, en 1889, Olaf, âgé de près de soixante-dix ans, vendit son bateau et quitta le pays pour se rendre en Amérique du Nord. Il vécut 12 ans en Illinois avant de déménager à Los Angeles, le 4 mars 1901. Là, il fit la connaissance de son voisin Willis George Emerson, un nouvelliste et sa femme. Ils devinrent de bons amis et, petit à petit, Olaf prit le risque de lui raconter son incroyable odyssée en lui montrant ses notes et ses cartes. Ce qui surprit beaucoup Emerson, hormis l'histoire en elle-même, ce fut son désir intense de lui faire partager sa conviction en indiquant sans cesse que tout le monde devait absolument connaître la vérité. La simplicité et sincérité d'Olaf poussa Emerson à transmettre à son éditeur Forbes & Compagny, sans trop y croire, le texte intégral de Jansen qui fut imprimé sous le nom de "The Smoky God; or, a Voyage to the Inner World".
Le livre fut publié durant l'été 1908, et ironie du sort, Olaf Jansen décéda quelques semaines auparavant. Il ne connut pas les violentes critiques que subit son livre. Mais, malgré tout, Olaf entra dans l'histoire de la Terre Creuse, par la grande porte. "The Smoky God", suscita un vif intérêt auprès de personnes qui se spécialisèrent dans des recherches poussées sur le sujet. De même, par la suite, les récits de nombreux explorateurs confirmeront certaines descriptions faites par Olaf. En 1966, un article, publié dans le Fate Magazine, démolira le récit d'Olaf en précisant tout de même qu'à l'époque de la publication de "The Smoky God", le gouvernement américain se procura deux exemplaires du livre.
Au fil des années, les expéditions se sont succédées, certaines avant même la publication de "The Smoky God". Voici une liste (non exhaustive) de faits troublants que les explorateurs nous ont ramenés, vous constaterez que de nombreux détails sont étrangement conformes au récit d'Olaf Jansen :
  • De 1860 à 1862, le journaliste américain Charles Hall vécut parmi les Inuits. A la suite de ses expériences dans le Grand Nord, il a écrit : "Il (le Grand Nord) est plus chaud que prévu et ne connaît ni la neige ni les glaces…".
  • En 1869, Isaac-Israel Hayes fit un voyage au Groenland pour explorer les territoires d'Ellesmere et de Grinnel. IL a écrit dans son journal : "78°17 de latitude Nord. J'ai vu un papillon jaune et, qui le croirait, un moustique, ainsi que dix mites, trois araignées, deux abeilles et deux mouches". On s'en doute, tous ces insectes vivent normalement beaucoup plus au sud, à au moins un millier de kilomètres plus bas.
  • Les légendes des Esquimaux sont souvent en rapport avec le pôle Nord et l'intérieur de la Terre. Lorsque l'on demande à un Esquimau d'où viennent ses ancêtres, il pointe vers le nord. Les traditions orales des Esquimaux décrivent un pays majestueux baigné d'une perpétuelle lumière, un pays sans nuit. Ces traditions précisent que ce pays a un climat chaud avec des lacs qui ne gèlent jamais. Des animaux tropicaux y vivent ainsi que des oiseaux multicolores. C'est le pays de l'éternelle jeunesse où les gens vivent heureux et ne meurent jamais. Paul-Émile Victor, dans son récit "Banquise", nous a rapporté une chanson des Esquimaux, chantée à la veillée : "Ils sont grands, ils sont terribles, les hommes de l'intérieur…".
  • L'explorateur américain, le Docteur E. Kane, qui explora le pôle Nord entre 1833 et 1855 a écrit à l'époque : "Il y a des indices qui montrent clairement qu'il doit y avoir un océan dans le Nord, les brumes et les brouillards que nous avons vus souvent en hiver nous le confirment".
    Illustration de 1882, représentant l'ouverture Nord.
  • Le commandant Robert Mc Clure a trouvé en Terre de Bank des troncs d'arbres charriés par les glaciers provenant du nord.
  • Fridtjof Nansen (1861-1930), fut l'explorateur qui passa sans doute le plus de temps dans le Nord à cette époque, il a écrit : "Devant nous, toujours ce même ciel sombre, qui annonce la pleine mer. Chez nous, en Norvège, personne ne croirait que nous voguons en pleine mer vers le pôle…". Dans son journal du 3 août 1894, il a écrit : "Nous avons trouvé des traces de renards. Le climat est très doux, presque trop chaud pour dormir… Nous nous sentions comme chez nous".
  • La migration de nombreux oiseaux se dirigeant systématiquement chaque année vers le nord, passant l'hiver on ne sait où et redescendant vers le sud à la saison chaude n'a jamais été expliquée.
  • Dépassé le 83ème parallèle nord, il n'y a plus d'iceberg, la mer est calme, recouverte d'eau douce et le climat est étrangement doux.


    Peinture montrant un bateau devant le soleil intérieur.
  • Quelques explorateurs ont découvert, à certains endroits, de la neige multicolore. Des échantillons ont été prélevés et on a découvert que ces couleurs étaient dues à du pollen de fleurs… des fleurs de type inconnu.
  • Les aurores polaires, phénomène que l'on ne trouve qu'aux pôles et que l'on n'a jamais expliqué de façon satisfaisante, seraient-elles, comme le pensait Halley, le reflet de la lumière émise par le soleil intérieur ? Les photos des aurores polaires de Mars, Jupiter et Saturne, prises par la Nasa sont troublantes et peuvent donner une explication en ce sens (voir plus bas).


"The Interior World". Carte tirée du livre de William R. Bradshaw "The Goddess of Atvatabar" (1892).

Diagramme provenant du livre de Marshall B. Gardner (1920).
C'est dans ce climat d'incertitude et d'interrogation que plusieurs décennies se sont écoulées sans que d'autres éléments significatifs soient venus compléter l'affaire. Pourtant, à partir du début des années 1900, plusieurs livres sur le sujet furent édités. Parmi eux il faut noter "The Phantom of the Poles", superbe ouvrage de 288 pages de William Reed, géographe de l'Université de New York, sorti en 1906. Son livre est très important, car c'est le premier à compiler à la fois des informations scientifiques et les récits des explorateurs polaires de l'époque. Il fut également le premier à expliquer pourquoi tous les explorateurs n’ont pu et ne pourront jamais atteindre les pôles géographiques pour la raison qu'ils n'existent pas (sur la terre ferme) et qu'ils sont tout bonnement dans les airs. En effet, Reed estima, en accord avec les différents récits des explorateurs, dont celui d'Olaf Jansen, que la Terre doit commencer à s'incurver à partir de 70°, 75° des latitudes Nord et Sud, ce qui signifie que de nombreux explorateurs se seraient aventurés sur les extrémités de l'ouverture sans le savoir. Un autre livre est paru en 1913 : "A journey to the Earth's Interior, or, Have the Poles Really Been Discovered" de Marshall B. Gardner. Son livre fut révisé et réédité en 1920 en plus grand tirage et ne compta pas moins de 456 pages entrecoupées de nombreux diagrammes et illustrations. Comme Symmes, Gardner voulait alerter le monde entier et envoya plusieurs copies à des congressistes et à d'imminentes personnes en Europe. A part Sir Arthur Conan Doyle (le créateur de Sherlock Holmes), personne ne répondit vraiment à Gardner. Toutefois, vu le grand nombre d'exemplaires envoyés, la presse américaine fit de nombreux articles en dénigrant le travail de Gardner et en le comparant à du Symmes réchauffé… Son livre relança tout de même la polémique et pour preuve, aujourd'hui encore, comme cela peut se vérifier dans certaines revues et dossiers, le livre de Marshall B. Gardner est souvent cité et ses illustrations régulièrement utilisées pour discréditer le thème de la Terre Creuse.
Pourtant, c'est peu après la deuxième guerre mondiale, en 1947, alors que des bruits couraient que les Nazis se seraient intéressés au sujet et qu'ils auraient même envoyé des hommes aux pôles, le 19 février, un homme va lui aussi entrer dans la légende de la Terre Creuse. Mais contrairement aux idées reçues, son épopée commença bien avant.
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