Rêve de Donut

L'herbe est humide, sans doute la rosée d'une fraîche matinée d'un printemps gris.

A la lisière d'un prés bien vert, un bois, tout aussi vert qui masque une réalité, un point d'interrogation, qui attise les regards, comme si le devenir de l'instant suivant en dépendait, comme un fil tendu au-dessus d'une épée de Damoclès.

La vie s'est arrêtée, les oiseaux ne chantent pas aujourd'hui, les hommes se regardent en silence, l’œil rond, le visage inexpressif d'un masque tendu au questionnement muet d'un cerveau fébrile : c'est quoi ça?

Ne rien répondre, surtout pas.
Qui se risquerait à parler ?
Qu'est ce que tout cela, peu importe, cela n'existe pas, c'est impossible, et puis là! Parlons d'autre chose!
Pensons à autre chose...est ce possible ?
 

En bordure du prés, des bâtiments de pierres ocres, une ancienne ferme, une habitation.
A l'intérieur une femme est là, dans cette salle immense où tout au fond un feu crépite dans un âtre sans âge.
Elle a les cheveux tirés en arrière par un bandeau et porte une robe simple et claire.
La femme regarde en silence par la fenêtre.
Elle aussi fixe le bois au bout du prés.
Son visage n'exprime rien, une attente peut-être, une confirmation de ce qu'elle a crue avoir vu. Elle n'ose penser à quoi que ce soit, mais sont attention est totale.

Je suis là près d'elle, et moi je sais.

Dehors les hommes ont bougés, ils parlent, ils se retournent, ils se détendent, non c'est rien. T'as rêvé mon gars, non j'ai rien vu, aller faut aller bosser...
Bon le bois faut pas y aller, c'est tout !

Les hommes se séparent et font demi-tour, ils s'éloignent comme si de rien n'était, en faisant attention de vite s'éloigner du bois, le plus loin possible...

A l'intérieur de la maison la femme est toujours là, près de la fenêtre.
Puis elle se tourne vers moi.
Son regard me fixe, me traverse, elle lit en moi, je ne peux rien lui cacher:
- elle sait que je sais.

Alors elle s'approche de moi, elle tend la main vers le centre de ma poitrine, et tourne une petite poignée minuscule, une petite porte s'ouvre en moi, elle regarde à l'intérieur.
Sur un petit coussin blanc siège un petit caillou, tout petit, tout rond. C'est moi.

Elle me prend au creux de sa main, se dirige vers le mur crépi de l'immense salle, et me pose dans un tout petit trou dans le mur.

Je suis là dans ce petit trou, petit caillou perdu parmi des milliers d'autre petits cailloux du mur, et je crie de désespoir, un NON puissant ...et totalement inaudible.

Je réalise alors mon drame, vais je rester là ?

Et pourtant je l'ai vu, c'est là-bas au fond du bois si vert.
C'est rond, c'est comme un donut immense, aussi gros qu'un  pâté de maison, c'est gris argent, cela ne fait pas de bruit, et c'est posé là derrière le bois.


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