Christophe Allain: la spiritualité

Je rappelle que la spiritualité est l’étude du rêveur et non celle du rêve, ce monde ou un autre, ce rêve ou un autre n’y a aucune importance.
Chacun son rêve, car c’est le propre de l’humain d’être unique et de vivre son propre délire.

Don
On ne peut donner que si on est déjà riche. C’est un principe simple. A chacun de savoir de quoi il est riche et ensuite de voir s’il a envie de le donner.
Si on donne, on doit accepter de recevoir, si on reçoit on doit accepter de donner, c’est une simple énergie de circulation.

Le gourou, le martyre.
Cette notion est totalement incomprise et très exploitée dans l’Ego spirituel.
Dès qu’un pôle de lumière et de don se crée, il attire un pôle d’obscurité et de ‘pompage’ en retour, ce qui est logique dans le monde duel. En résumé, vu que l’humanité est au final toujours équilibrée (dans son fonctionnement sur tous les espaces temps), chaque pôle crée son opposé duel naturellement.
Les gourous hindous fonctionnent ainsi, utilisant leurs dévots comme pôle obscur face à leur lumière et comme protection contre le parasitage extérieur (ce qui est vital).




La notion de spiritualité est très liée à la notion d’exploitation dans l’esprit des gens, si tu es spirituel alors tu dois baisser ton froc et te faire baiser par tout le monde, ce qui est le propos implicite le plus répandu. Le message d’amour est celui du Christ, le message de la crucifixion est celui des romains (Vatican), il est intéressant de voir la confusion que cela induit dans notre propre spiritualité occidentale.

Si on veut incarner soit même la lumière, on finit par mettre son obscurité à l’extérieur et voir tout en noir, critiquant le monde entier et s’isolant dans son propre système. Si on veut incarner ses ténèbres, on voit tout lumineux mais on joue au martyre et on finit bouffé par les autres dans tous les sens du terme.
Une fois le tour de ce niveau effectué, ce qui nécessite déjà un certain engagement et une certaine quantité d’expériences, on peut aller voir un niveau plus profond. Intégrer l’équilibre de sa part d’ombre et de lumière.


La notion de l’être, un pas vers la vraie spiritualité.
Chaque humain est fondamentalement différent, puisque le propre de l’expérience humaine est de créer une expérience unique à chaque fois.
Accepter de trouver son soi profond, de l’incarner sans se laisser influencer par la vision du monde des autres, et d’accepter qu’on ne peut fondamentalement côtoyer tout et tout le monde, vu que chacun est différent et que nos besoins sont différents.
Dans notre monde personne ne veut être lui-même, chacun cherche une autre personne qui ‘sait’ mieux qu’elle ou la vie de quelqu’un qui a l’air mieux et qu’il faudrait s’approprier. Accepter de trouver qui on est et de le vivre complètement est au-delà de la compréhension de ceux qui sont encore en phase infantile, à savoir quasiment toute la population.

Notion de contrôle.
Chacun de nous porte une part plus ou moins importante de contrôle en lui, sur le monde qui l’entoure ou sur lui-même.
Si on essaie de contrôler les autres, c’est qu’on n’arrive pas à se contrôler soi-même, on projette donc à l’extérieur la non maitrise de soi.
Si on essaie de se contrôler soi, c’est que le système instinctif ne fait pas correctement le tri entre ce qui est bon ou mauvais pour la personne, ce qui est fondamentalement lié à notre éducation créée sur la vénération des ancêtres et l’application de directives sociales ancestrales.
Se libérer de l’influence des ancêtres et de la mère pour que le système instinctif profond puisse faire le tri lui-même, ce qui permet de ne plus avoir à le contrôler avec la volonté (la tête ne peut contrôler le ventre), et par extension d’éviter d’essayer d’imposer ses propres règles de fonctionnement aux autres, ce qui est toxique au niveau humain.

Enfer et paradis.
Le paradis de l’un est l’enfer de l’autre. Si quelqu’un est fondamentalement là pour expérimenter la course à pied, son paradis c’est une piste de course qui tourne en rond.
S’il est fondamentalement là pour faire l’expérience du savoir, son paradis est un bureau de 1 mètre dans une bibliothèque contenant tous les savoir de l’univers.
Si on met le sportif dans le paradis du savant, il est en enfer. Si on met le savant dans le paradis du sportif il est en enfer.
L’enfer commence quand on essaie de vendre son paradis aux autres.
Ramener chacun vers ce qu’il est et aller soit même vers ce qu’on est fondamentalement me semble une vision infiniment supérieure.


Pratiquants et pratiques.
L’efficacité de la pratique d’une voie dépend du "soi profond" de celui qui l’enseigne au départ.
Ensuite la forme prise par l’Ego et la matière n’ont aucune importance. (certains font méditer d’autre bouger, certains parlent, d’autres font en silence, aucune importance en dehors de l’Ego).
Au départ les gens ne perçoivent pas leur soi et sont dans leur Ego, ils doivent alors passer par le "soi" de l’autre en le percevant à travers leur égocentrisme et la forme d’une pratique quelconque. Celui qui joue le rôle d’aider l’autre a alors deux options majeures :
  • Faire passer l’autre par son centre à lui et en faire un dévot et faire de lui-même un gourou (fonctionnement naturel des religions et pratiques orientales), ce qui prive encore plus d’autonomie les deux.
  • Obliger l’autre à aller sur son système en le ramenant vers son soi pour essayer de le rendre autonome, ce qui est bien différent.
Deux types majeurs de pratiquants spirituels :
Ceux qui accompagnent les gens dans leur système sans les juger (acceptation de l’autre) et ceux qui essayent de les faire entrer dans leur conception de la réalité (gourou de domination). Il faut un certain discernement pour faire la différence, car souvent la personne elle-même n’a pas conscience de ce qu’elle fait, ne connaissant pas son instinct primitif si il n’a développé que le haut, mais ayant de fortes capacités d’influence malgré tout (suffisamment pour leurrer ceux qui n’ont pas les même capacités).

Deux types de gens en développement personnel :
Ceux qui sont en demande de validation de leurs Egos et de leur propre système (ils sont légion dans notre génération d’enfants rois et d’enfants dieux) et ceux qui acceptent de se regarder en face pour évoluer (ils sont légion aussi parce que le monde actuel ne laisse pas trop le choix !).

Source: Le blog de Christophe Allain http://etre-humains.over-blog.com

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