Adoptez un sanglier !

"On se battra pour garder notre fifille, le sanglier Marcelle" 


Depuis six mois, Marcelle partage la vie de Louisette et Alain. Une cohabitation qui pourrait bientôt prendre fin. Photo "Le Maine Libre" Olivier Blin



A Challes, dans la petite fermette qu'ils habitent au coeur de la forêt, Alain et Louisette sont "désespérés".
Il y a peu, ils ont appris que la loi leur interdit de garder Marcelle.
Ce qu'ils refusent catégoriquement. "On serait bien trop malheureux. On se battra jusqu'au bout".


"Elle ne faisait pas plus d'un kilo"
Marcelle, c'est le sanglier - ou plutôt la laie puisque c'est une femelle - qu'ils ont adoptée au cours de l'hiver.


"C'était le mois de février", raconte Alain, 56 ans, ancien chasseur. "J'allais soigner mes ânes. J'ai entendu des petits cris dans un fossé. J'ai vraiment cru à un bébé".
Et c'était effectivement un bébé, mais un petit marcassin qu'Alain adopte immédiatement, tout comme sa compagne Louisette et Oscar et Brutus, les deux chiens de la famille.
"Elle était bien mignonne. Elle ne faisait pas plus d'un kilo et tenait dans la boîte à sucres. Maintenant, elle mange de tout mais au début, je la nourrissais au biberon avec du lait entier et de la Blédine de bébé, jusqu'à douze fois par jour."


Louisette acquiesce. "On lui avait fait une caisse avec des chiffons. Elle rassemblait les tissus pour se faire un petit nid".
Petit sanglier deviendra grand et six mois plus tard, Marcelle pèse quarante kilos, mais ne lasse pas ses maîtres, bien au contraire.
"Elle est très affectueuse. Elle vient nous voir, réclame des caresses. C'est un vrai chien. Elle a été élevée avec eux et elle se comporte comme eux".
"C'est comme un chien"
Pour appuyer le propos, Marcelle s'approche pour quémander une flatterie de sa maîtresse, bientôt suivie par le chien Oscar.
"Vous voyez, ils font pareil tous les deux".
Dans le quartier, si l'on en croit Alain, "c'est une vraie star".


Seulement voilà, la présence d'un sanglier dans une maison comme un animal domestique ne plaît pas à tout le monde.
Et surtout pas à la loi qui interdit de garder chez soi un animal sauvage, sauf " autorisation préfectorale ", comme l'explique le service départemental de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Une autorisation qui fera suite à une inspection des services de la Direction départementale du territoire, de l’ONCFS, de la Direction des services vétérinaires, pour s’assurer que " l’animal est dans un enclos, a un suivi sanitaire, a été marqué » (tatoué, en quelque sorte).
"On a été dénoncé", raconte Alain, les larmes de colère perlant aux yeux. "L'office de la faune est venu chez nous, pour nous prendre Marcelle. Eux ils appliquent la loi, mais nous on refuse. Elle ne pourrait pas survivre dans la vie sauvage et dans un parc, elle serait triste".
"Elle me fait oublier ma maladie"
Louisette, lourdement handicapée par le syndrome de Guillain-Barré, ne veut pas qu'on lui retire sa "thérapie. Quand elle vient me voir, mon moral remonte, j'oublie ma maladie".
Emus par l'histoire de Marcelle et de ses maîtres, des voisins se mobilisent.


"Ils ont lancé une pétition pour l'envoyer au procureur. On a déjà 300 signatures. Même des chasseurs ont signé. On va tout faire pour garder notre fifille".
Lueur d'espoir pour le couple : l'an dernier, un couple de Haute-Vienne a été autorisé à garder Reno, le sanglier qu'il avait adopté.
 Mathilde BELAUD

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